Castex Assemblée 1:29
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Claudia Bertram, édité par Margaux Baralon , modifié à
Mercredi matin, le gouvernement fraîchement constitué de Jean Castex, ainsi que le Premier ministre lui-même, étaient devant les députés à l'Assemblée nationale pour une première séance de questions d'actualité. Dans un brouhaha constant, les ministres ont combattu l'opposition pied à pied.
REPORTAGE

Les députés de l'opposition l'avaient promis : ils ne feraient "pas de cadeaux" au nouveau gouvernement ce mercredi matin, pour les premières questions d'actualité (QAG) de l'équipe fraîchement formée. Des cadeaux, il n'y en a pas eus en effet lors de cette séance mouvementée. Les membres du gouvernement ont bien tenté de se faire entendre et le président LREM de l'Assemblée, Richard Ferrand, de maintenir l'ordre, mais un brouhaha constant a perturbé les réponses. En face, la majorité a répondu par de longs applaudissements.

"C'est déjà compliqué pour moi, c'est une première"

"Je voudrais d'abord vous dire toute l'émotion et tout l'honneur que je ressens, m'exprimant aujourd'hui pour la première fois devant vous", a commencé Jean Castex, le Premier ministre, avant les premières huées. Sans se laisser déstabiliser, le nouveau locataire de Matignon a imposé son style, notamment oral, détachant chaque mot et n'ayant pas peur de répéter ses phrases. Ce qui a inspiré à Jean-Luc Mélenchon un petit commentaire perfide sur les réseaux sociaux : "Avec Castex, les arbres poussent entre les mots. Quel ennui !"

Sans surprise, le nouveau ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, fut, lui aussi, chahuté pour sa première prise de parole. "C'est déjà compliqué pour moi, c'est une première", a répondu celui qui est plus habitué aux prétoires qu'aux hémicycles. "Est-ce qu'on décompte les interruptions ? [du temps de parole, qui est de 2 minutes, ndlr]" Réponse amusée de Richard Ferrand : "Non, on ne décompte pas, on souffre en silence."

"On ne juge pas des hommes sur des a priori"

Le temps de parole d'Eric Dupond-Moretti fut allongé pour lui permettre d'aller au bout de son intervention : "Monsieur le député, j'ai un sens aigu du contradictoire et du respect de la parole de l'autre. J'aimerais que vous me laissiez au moins m'exprimer. On ne juge pas des hommes sur des a priori, me semble-t-il. Vous me jugerez sur ce que j'ai fait, quand je l'aurai fait."

L'avocat devenu ministre a aussi défendu son style, à la fois oratoire et vestimentaire : "Quand on est au café du commerce, on ne s'exprime pas comme quand on est avocat. Quand on est avocat, on ne s'exprime pas comme quand on est ministre. Ça, c'est pour la forme. Moi, au café du commerce, je ne porte pas de cravate, mais j'en mets une à l'Assemblée."