Régionales 2015 : le film du premier tour

Cambadélis
Le sourire de Marine Le Pen, à l'annonce des premières estimations du premier tour des régionales 2015 qui placent le Front national en tête. © DENIS CHARLET / AFP
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Le parti de Marine Le Pen obtient un score trois fois plus élevé qu'en 2010, lors du premier tour des régionales 2015. La président du FN arrive largement en tête en Nord-Pas-de-Calais-Picardie. 

Le Front national est arrivé en tête du premier tour des élections régionales avec près de 30% des suffrages, à l'échelle de la France métropolitaine, selon des résultats partiels publiés par le ministère de l'Intérieur. Sur 77% des inscrits, le Front national recueille 29,88% des suffrages exprimés, devant le bloc formé par Les Républicains, le Modem et l'UDI (26,48%) et devant le Parti socialiste et ses alliés (22,89)%. Dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Marine Le Pen est largement devant, avec plus de 40% des suffrages. Idem pour Marion Maréchal Le Pen en Paca

Cette élection revêt un caractère exceptionnel à plus d'un titre. Au delà du contexte post-attentats, c'est la première fois depuis 50 ans qu'un scrutin a lieu en décembre. Et c'est la première élection depuis la création des treize nouvelles grandes régions. Le taux d'abstention serait autour de 50%, selon les estimations.

>> Les informations à retenir : 

Le FN arrive en tête au niveau national, et dans six régions

- La droite suit, avec 26,48%, devant le PS avec 22,89%

- Marine et Marion Maréchal Le Pen arrivent largement devant 

- Le taux d'abstention s’élèverait à environ 50%

- Le PS fera "front républicain" face au FN en Paca et dans le nord 

  • Le FN en tête, les Le Pen largement devant 

Les sondages avaient vu juste, en tout cas pour l'ordre. Au niveau national, le FN arrive bien en tête, avec près de 30% des voix, à l'issue du premier tour. La droite (parti Les Républicains et UDI) suit derrière avec 26,48%. Le PS, troisième, résiste toutefois mieux que prévu, avec 22,89%. "Le mouvement national est désormais sans conteste le premier parti de France", s'est en tout cas réjouie Marine Le Pen après les premiers résultats. 

Le Front national est ainsi arrivé en tête dans six régions : dans le Nord-Pas-de-Calais/Picardie, en Paca, en Alsace/Lorraine/Champagne Ardenne, Centre-Val-de-Loire, Languedoc-Roussillon/Midi-Pyrénées et en Bourgogne/Franche-Comté.

En Nord-Pas-de-Calais-Picardie (NPDCP), la dirigeante frontiste obtient 41,65% des voix, devant les listes des candidats LR Xavier Bertrand (25,12%) et PS Pierre de Saintignon nettement sous les 20% (17,34%).

En Provence-Alpes-Côte d'Azur, sa nièce Marion Maréchal-Le Pen obtiendrait 41,35%, loin devant le maire de Nice Christian Estrosi 26,11% et le socialiste Christophe Castaner (16,26%).

  • Le droite en tête dans quatre régions mais...

La droite et le centre occupent la première place à l'issue du premier tour dans au moins quatre régions : Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes, Normandie et Pays-de-la-Loire. 

En Île-de-France, selon l'Ifop, Valérie Pécresse (LR-UDI-Modem) arrive bien en tête, avec 30,5%. Claude Bartolone la suit (PS) avec 26,3%. Le FN, qui espérait une deuxième place, serait troisième avec 18,2%. En additionnant les voix de gauche, toutefois, Claude Bartolone pourrait l'emporter au second tour. 

En Normandie et en région Auvergne-Rhône-Alpes, également, le total des voix de gauche pourrait hisser les PS candidats en tête au second tour.   

  • La gauche également devant dans trois régions

La gauche et ses alliés arrivent en tête dans les régions Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes et en Bretagne, ainsi qu'au premier tour des territoriales en Corse.

Le candidat PS, par ailleurs ministre de la Défense, obtient 34,92% des suffrages au premier tour des régionales en Bretagne, devant son rival de droite Marc Le Fur (23,46). La Bretagne résiste plus que les autres régions à la montée du FN : la liste menée par Gilles Pennelle arrive loin derrière avec 18,17%. 

"J'ai regardé l'ensemble des résultats consolidés ce qui fait le rapport de forces entre la gauche, la droite et l'extrême droite. Si je regarde ce rapport de force, le total de la gauche, qu'on disait en difficulté, doit dépasser les 36% et en fait le premier parti de France", a pour sa part déclaré le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, lançant "un appel au rassemblement de la gauche" pour le deuxième tour.

  • Une abstention autour de 50%

La participation s'est inscrite en hausse par rapport au premier tour du précédent scrutin de 2010, qui avait été marqué par un taux d'abstention record de 53,63%. Au total, 50,92% des 44,6 millions d'électeurs se sont déplacés aux urnes, selon un décompte de 80% des inscrits. 

  • Le PS se désiste pour faire des "fronts républicains"

"Dans les régions où il y a un risque Front national, où la gauche ne devance pas la droite, le PS fera barrage républicain. En particulier en Nord-Pas-de-Calais et en Paca", a déclaré dimanche le Premier secrétaire du PS, Jean-Cristophe Cambadélis. Le parti socialiste se range donc derrière l'avis du Premier ministre Manuel Valls pour constituer des fronts républicains face au FN, malgré des réticences au sein du parti. Il n'y aura donc, au moins dans ces deux régions, aucun conseiller régional socialiste. "La gauche est le dernier rempart de la France républicaine contre l'extrême droite xénophobe", a martelé le patron du PS. 

Pour sa part, Nicolas Sarkozy (président du parti LR) y a tout de suite fermé la porte. "Je proposerai demain à notre Bureau politique de refuser toute fusion et tout retrait de liste", a-t-il déclaré dimanche soir, appelant à "se mobiliser en faveur de la seule alternance possible: celle incarnée par les républicains de la droite et du centre".