Débat de la droite : quel candidat a été le meilleur ?

débat primaire
© CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / POOL / AFP
  • Copié
Margaux Baralon , modifié à
LE DÉBRIEF - Les sept candidats n'ont pas dévié de stratégie et pris aucun risque pour ce troisième débat. Alain Juppé, François Fillon et Nicolas Sarkozy ont pu tirer leur épingle du jeu.

C'était la dernière occasion de confronter leur programme tous les sept sur le même plateau. Les candidats à la primaire de la droite se sont retrouvés, jeudi soir, pour un ultime débat avant le premier tour du scrutin. Les plus de deux heures d'échange n'ont comporté aucune surprise, les concurrents préférant ne pas prendre de risque et continuer, pour la plupart d'entre eux, sur la trajectoire déjà suivie pendant les deux premières joutes oratoires.

Fillon ne sort pas des clous. Ainsi, François Fillon a conservé le calme qui l'avait déjà caractérisé par deux fois pour dérouler doctement son programme. Celui qui, dans les sondages, recolle au duo Alain Juppé-Nicolas Sarkozy de tête, et se prend désormais à rêver d'une qualification pour le second tour, a misé une nouvelle fois sur la carte de la crédibilité. Seul moment où l'ancien Premier ministre est sorti des clous : lorsqu'il s'est élevé contre le format de l'émission, fustigeant une volonté, de la part des médias, de faire de la "politique spectacle". 

Maîtrise de Juppé et Sarkozy. Alain Juppé, lui aussi, est resté sur la même ligne que lors des deux grands oraux précédents. Le maire de Bordeaux, néanmoins un peu plus détendu et souriant qu'à son habitude, n'a pas été attaqué par ses adversaires. Alors que sa première passe d'arme avec David Pujadas, qui l'interrogeait sur les soupçons de financement libyen de sa campagne, aurait pu faire craindre une grande nervosité chez Nicolas Sarkozy, ce dernier s'est maîtrisé. Et a mis en avant son "énergie", qualité souvent soulignée chez lui par ses partisans comme ses détracteurs. Quitte à souvent s'emparer de la parole qui ne lui était pas donnée, semant un brin de confusion dans le déroulé des échanges.

NKM se démarque à la fin. Très pugnace lors du deuxième débat, Nathalie Kosciusko-Morizet s'est, en revanche, montrée moins offensive cette fois-ci. Interrompue de nombreuses fois par ses concurrents, lésée par l'attribution du temps de parole qui l'a laissée avec près de trois minutes de moins (sur 18) que les autres, la députée de l'Essonne a cependant tenté de se faire entendre sur plusieurs thèmes clefs peu abordés précédemment, comme l'environnement. L'ancienne ministre s'est surtout démarquée dans sa minute de conclusion, en assumant le fait qu'elle ne serait très probablement pas qualifiée au second tour. Mais en revendiquant plus qu'une candidature de simple témoignage.


Débat de la droite : la conclusion de Nathalie...par Europe1fr

Copé moins offensif. Jean-François Copé aussi a mis le pied sur le frein pour le troisième débat. Lui qui avait vigoureusement attaqué Nicolas Sarkozy deux semaines plus tôt s'est bien gardé de recommencer. Fini, aussi, les quelques traits d'humour qui avaient traversé ses interventions. En revanche, le maire de Meaux s'est révélé très offensif sur certains points de son programme, notamment l'Europe. Le chantre de la droite "décomplexée" n'a eu aucun complexe à prôner également des mesures très fermes en matière de discipline éducative. 

Poisson ne se démarque pas. Jean-Frédéric Poisson, qui avait bénéficié de l'effet de surprise lors du premier grand oral, pour lequel il était encore inconnu, s'est démarqué sur le fond de ses propositions, notamment en matière d'Europe, mais pas sur la forme. S'il a bien tenté, à plusieurs reprises, de marquer sa différence avec le reste de ses concurrents, les thèmes abordés ne lui ont cependant pas permis de marquer les esprits. En l'espace de trois débats, le président du PCD n'aura en effet jamais pu parler en profondeur des sujets qui lui sont le plus chers, comme la famille. 

Le Maire se prend les pieds dans le tapis.Trop scolaire la première fois, embrouillé la seconde, Bruno Le Maire n'a pas redressé la barre pour la troisième. Le député de l'Eure est même parvenu à se prendre les pieds dans le tapis lorsque la question du renouvellement politique a été abordée. Le chantre du "renouveau" a en effet une nouvelle fois vanté le changement de la classe politique avant de parler de ses années d'expérience, ce que ses adversaires n'ont pas manqué de relever. Il s'est également retrouvé très isolé - et très critiqué - sur certains sujets de fonds, comme la fin du collège unique.