Pour Damien Abad (LR), l'affaire Benalla "marque le désenchantement du macronisme"

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Europe1.fr avec AFP
Pour le vice-président des Républicains, l'affaire Benalla a sérieusement entaché la crédibilité de l'exécutif. Pour lui, le macronisme est en train de perdre son "pouvoir d'attraction".

Damien Abad, vice-président des Républicains, pointe dans un entretien au Journal du dimanche "un décrochage entre les électeurs de centre droit" et le macronisme, après l'affaire Benalla.

"Le sentiment de s'être fait berner". "On assiste à un décrochage entre les électeurs de centre droit, modérés, et le macronisme. On leur avait promis une horizontalité du pouvoir et ils ont pris en pleine face la verticalité du pouvoir dans sa version la plus dure", affirme-r-il. "Ils pensent que la question de la dette est centrale et celle-ci continue pourtant d'augmenter, car ce pouvoir va de cafouillages en dérobades sur ce sujet", ajoute Damien Abad, pour qui "ces électeurs ont le sentiment de s'être fait berner".

Le "clap de fin du 'nouveau monde'". Pour Damien Abad, l'affaire Alexandre Benalla "marque le clap de fin du 'nouveau monde' et de la 'République exemplaire', et le désenchantement du macronisme". "Cette affaire révèle le mode de fonctionnement du pouvoir actuel, marqué par la place accordée aux privilèges, à l'entre-soi, au règne des courtisans et des passe-droits, et une forme d'autoritarisme et d'hyper-concentration des pouvoirs à l'Élysée". "La réalité de la Macronie, c'est l'enfermement dans un parti unique, avec des parlementaires de la majorité asservis au pouvoir exécutif, qui n'ont d'autre choix que de soutenir aveuglément les projets de loi du gouvernement", dénonce le député de l'Ain.

 

Un travail de "refondation" pour la droite. "Nous avons encore un long travail de reconquête à mener mais je suis persuadé qu'il portera ses fruits dès les prochaines élections européennes", assure-t-il à propos de son parti, jugeant que "le pouvoir d'attraction du macronisme est en train de s'éroder fortement". Pour Damien Abad, si l'affaire Benalla a permis a l'opposition de montrer "sa force", "cela ne doit pas occulter le nécessaire travail de refondation que la droite doit mener". "Il faut une ligne politique pour la droite", affirme-t-il, jugeant que "s'il y a une faiblesse du chef de l'État sur les questions régaliennes comme la sécurité ou l'immigration, il y a aussi un match à mener sur les résultats de Macron en matière économique et sociale". 

"C'est pourquoi notre premier combat à la rentrée portera sur l'emploi ou le prélèvement de l'impôt à la source, symbole de l'impôt confiscatoire et de la perte de pouvoir d'achat des Français".