Pornographie et violences : création d'un groupe de travail interministériel

90% des scènes comportent un acte de violence physique ou verbale.
90% des scènes comportent un acte de violence physique ou verbale. © Romain Longieras / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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avec AFP / Crédit photo : Romain Longieras / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Ce mercredi, après la remise du rapport du Haut Conseil à l'Egalité sur la "pornocriminalité", la ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Bérangère Couillard, a annoncé la création d'un groupe de travail interministériel. Cette initiative a pour but de préparer des mesures de lutte contre les violences dans l'industrie pornographique.

La ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Bérangère Couillard, a annoncé mercredi la création d'un groupe de travail interministériel, pour préparer des mesures de lutte contre les violences dans l'industrie pornographique, après la remise d'un rapport sur le sujet. "Je veux m'attaquer frontalement au sujet de la violence dans l'industrie pornographique", a déclaré la ministre, qui venait de recevoir le rapport du Haut Conseil à l'Egalité sur la "pornocriminalité".

"Une réflexion approfondie"

Le groupe de travail, qu'elle présidera, impliquera les ministères de l'Intérieur, de la Justice, du Travail, de la Culture et du Numérique. Il mènera une "réflexion approfondie" sur "le respect du droit du travail" dans l'industrie pornographique, "le retrait des contenus comprenant des tortures et actes de barbarie" et la "suppression des contenus pour les victimes de l'industrie pornographique qui le souhaitent".

"Je souhaite que nous aboutissions à des conclusions pour le printemps 2024, et que les mesures soient ensuite rapidement mises en œuvre", a précisé Bérangère Couillard. "Aujourd'hui, nous ouvrons enfin le débat public sur un sujet trop longtemps méprisé: les violences dans la pornographie ne cessent de monter en puissance et nous devons mettre fin à ce qui doit désormais être qualifié de pornocriminalité", a-t-elle déclaré.

90% des scènes comportent un acte de violence physique

"Ce qui est au cœur de mes préoccupations, c'est bien la violence qui s'est emparée de toute une industrie. Quatre-vingt-dix pour cent des scènes comportent un acte de violence physique ou verbale", a-t-elle dit. "Les femmes qui travaillent dans la pornographie subissent un système de domination : recrutement de jeunes femmes fragiles, soumission par le viol, manipulations... Un contrat de cession de droit à l'image illimité est imposé, les exposant à des pratiques que nous pouvons qualifier de torture et d'actes de barbarie".

 

"La torture et les actes de barbarie ne peuvent pas apparaître dans un contrat de travail, ou sans contrat de travail dans l'exercice de celui-ci", a ajouté Bérangère Couillard. Selon la ministre, "l'impact de ces contenus change le regard sur les femmes et nourrit les violences". Elle souhaite qu'"un travail ambitieux soit mené auprès des producteurs et réalisateurs de contenus pornographiques afin d'éradiquer les violences commises sur les femmes qui tournent ces scènes".