Montebourg, invité du grand rendez-vous CNEWS/Europe 1 1:45
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Arnaud Montebourg, invité du "Grand Rendez-vous" sur Europe 1/CNews/Les Échos, dimanche matin, a détaillé son projet européen en estimant que "les lois européennes peuvent accepter d'être inférieures aux lois nationales quand l'intérêt national l'exige".
INTERVIEW

Cette semaine, la Cour suprême de Pologne s'est prononcée contre la primauté du droit européen sur la constitution nationale. Une affirmation de la supériorité de ces lois sur les décisions européennes, qui inspire Arnaud Montebourg, candidat à la présidentielle de 2022. "Je n'ai aucune sympathie pour le gouvernement polonais, mais c'est finalement la décision démocratique des Polonais de choisir le gouvernement qu'ils veulent", estimant que "l'Union européenne a toujours considéré que les traités étaient supérieurs aux décisions démocratiques".

L'ex-ministre du Redressement productif a rappelé l'échec du référendum français sur la Constitution européenne de 2005, finalement entériné par le traité de Lisbonne deux ans plus tard. "Vous voyez bien que le rapport de l'Union européenne avec la démocratie est particulièrement problématique."

La volonté d'une souveraineté nationale plus forte

En poursuivant son raisonnement, le candidat à la présidentielle a posé les jalons de son programme européen : "Je crois que l'affirmation d'une Constitution doit être supérieure, dans le degré qu'elle souhaite, aux décisions qui sont prises par l'Union européenne. Rappelant à nouveau qu'il n'a aucune accointance avec le pouvoir polonais, Arnaud Montebourg a affirmé que "le fait qu'un État membre veuille réaffirmer la suprématie de sa loi nationale me paraît être le chemin que la France doit emprunter".

Pour autant, il ne souhaite pas sortir de l'Union européenne, mais veut une "restructuration" de cette dernière. À son sens, "les traités n'ont aucune valeur pour les Français" et sa position "n'a aucun rapport avec un abandon des traités" européens. Pour lui, "les États-membres vont pouvoir organiser leur politique comme ils le souhaitent". Arnaud Montebourg estime que cela ne mettra "pas à mal l'Union européenne" en insistant sur les prérogatives de chacun : "l'extérieur" pour l'Europe, et "l'intérieur des pays" pour les États-membres.