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Yanis Darras , modifié à
Florence Bergeaud-Blackler, docteur en anthropologie chargée de recherche au CNRS et auteur de l’ouvrage "Le frérisme et ses réseaux, l’enquête", était l'invitée d'Europe 1-CNews ce lundi matin. Au micro de Sonia Mabrouk, elle est revenue sur les accusations de Gérald Darmanin, qui estime que Karim Benzema est un frère musulman.

Depuis une semaine, la polémique ne désenfle pas. Lors d'une interview, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a accusé le joueur de football Karim Benzema, d'être "en lien notoire avec les Frères musulmans". L'organisation, créée en Égypte, est désormais considérée par certains pays comme une organisation terroriste, comme en Russie ou encore en Arabie Saoudite. 

Un futur influenceur des Frères musulmans ?

À 4.000 kilomètres de la France, en Arabie Saoudite, l'ancien joueur du Real de Madrid n'a pas tardé à réagir, annonçant porter plainte contre le ministre de l'Intérieur, mais également contre Eric Zemmour ou encore contre Nadine Morano, qui estimait qu'il était un "élément de propagande du Hamas". 

Interrogée sur la question, sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews, Florence Bergeaud-Blackler "ne pense pas que Karim Benzema soit un Frère musulman". "Par contre, je pense que les Frères musulmans veulent effectivement en faire un de leurs influenceurs", poursuit-elle au micro d'Europe 1. 

Des prises de positions critiquées

"Karim Benzema est quelqu'un qui apprécie la flatterie sans doute, qui est un peu déconnecté du réel, qui joue en fait l'ambassadeur de l'Islam. Et ça, évidemment, les Frères l'ont repéré", ajoute l'antropologue.

Un point que Gérald Darmanin dit aussi avoir repéré, soulignant que Karim Benzema avait pris position sur le bombardement des civils palestiniens, mais "n'a pas tweeté sur les 1.300 morts du Hamas en Israël, ou sur l'assassinat du professeur, Dominique Blanchard, à Arras", a expliqué le ministre de l'Intérieur il y a quelques jours. Ajoutant que "c'est une sélectivité qui pose question".