Anne Hidalgo propose de remettre du service public dans les territoires délaissés. 3:27
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Franz-Olivier Giesbert , modifié à
En visite dans un hôpital de Saint-Vallier, dans la Drôme, la maire de Paris et candidate socialiste à la présidentielle Anne Hidalgo s'est offusquée la semaine dernière du manque de personnel dans la gare de la ville. Lundi dans la matinale d'Europe 1, Franz-Olivier Giesbert livre son analyse sur cette volonté d'Anne Hidalgo de voir plus de fonctionnaires dans les services publics et moins de machines.
EDITO

Anne Hidalgo a raison sur le constat, moins sur la réponse qu'elle y apporte. Ce lundi dans Europe Matin, Franz-Olivier Giesbert a réagi à la sortie de la maire de Paris et candidate socialiste à la présidentielle la semaine dernière à Saint-Vallier, dans la Drôme. Anne Hidalgo a en effet déploré l'absence de fonctionnaires dans la gare de la ville et a souhaité voir des services publics plus humains et moins robotisés.

"On plante des fonctionnaires et il pousse des impôts"

"La semaine dernière, Anne Hidalgo est à la gare de Saint-Vallier, charmante petite commune du nord de la Drôme, après s'être rendue au chevet de l'hôpital public qui, comme chacun sait, ne se porte pas bien. Quand on fréquente les petites gares, ce que la maire de Paris ne doit pas faire souvent, il n'y a jamais personne. Pas de guichetier, mais une machine qui vend des tickets de train. Et là, Anne Hidalgo pique une grosse et sainte colère. Quand les machines remplacent les humains, ça ne va pas.

Et ce n'est pas parce que tout le monde lui est tombé dessus, qu'elle n'a pas mille fois raison. C'est avec ce genre de politique qu'on est en train de fabriquer une société robotisée, déshumanisée, inhumaine, où personne ne se parle parce qu'il n'y a personne au guichet ni au bout de la ligne qu'un répondeur : 'tapez 1, tapez 2'.

Mais après avoir poussé son beau cri d'indignation, Anne Hidalgo a déclaré : 'Je veux vraiment du service public avec des humains, des fonctionnaires et pas des machines'. En voilà encore une qui donne raison à Georges Clémenceau, qui n'était pas un homme de droite, et qui disait 'la France est un pays extrêmement fertile, on y plante des fonctionnaires et il pousse des impôts'.

"Imposer un moratoire sur les promesses inconsidérées"

Alors pour créer des emplois de ce genre comme il en reste beaucoup dans des pays comme l'Italie ou les Etats-Unis, il faut baisser les charges sociales, diminuer les taxes inconsidérées qui, chez nous, pèsent sur le travail. Mais il ne faut évidemment pas embaucher encore des fonctionnaires. La France n'a plus les moyens. A ce sujet, je crois qu'il est temps d'imposer un moratoire sur les sornettes et les promesses inconsidérées proférées par des pères Noël de poche qui, de la gauche à la droite, prennent les Français pour des imbéciles.

Avec un endettement de l'Etat qui s'élève à 120%, des dépenses publiques qui représentent en moyenne plus de 55% du PIB - donc plus de la moitié de notre richesse nationale - un record mondial, la France doit arrêter les bêtises qui pourraient mettre en danger la croissance qui revient. A ce jour, il n'y a hélas qu'un seul candidat ou plutôt une seule candidate qui parle vrai sur ce sujet, c'est Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France, candidate à l'investiture LR.

Après s'être prononcée pour une baisse des dépenses publiques, elle entend supprimer 150.000 emplois de fonctionnaires. C'est l'anti-Hidalgo. Il n'est pas question pour elle de crier haro sur les fonctionnaires. On a besoin de policiers, de magistrats, d'enseignants, d'éducateurs... Mais il s'agit de vouloir simplement dépenser mieux et non pas dépenser plus. La France est, avec l'Allemagne, le pays qui dépense le plus pour sa santé. Vous avez vu l'état des hôpitaux et le ras-le-bol de son personnel qu'Anne Hidalgo était d'ailleurs venu soutenir à Saint-Vallier ? Ce n'est pas en versant indéfiniment de l'argent dedans que l'on remplira les tonneaux des Danaïdes. Vous savez, les 50 filles du roi Danaos condamnées à remplir sans fin des tonneaux troués. Quand ça ne va pas, ça ne va pas."