"Petite" pour LR, "inhumaine" pour la gauche : la loi asile subit ses premières foudres à l'Assemblée

L'insoumis Éric Coquerel a dénoncé un discours "nauséeux" de LR dont le rôle est à ses yeux de "jouer à l'idiot utile du macronisme".
L'insoumis Éric Coquerel a dénoncé un discours "nauséeux" de LR dont le rôle est à ses yeux de "jouer à l'idiot utile du macronisme". © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP , modifié à
Les premiers débats autour de la loi asile et immigration ont été très animés lundi soir à l'Assemblée nationale.

Les députés LR ont dénoncé lundi soir "une petite loi" sur l'asile et l'immigration, au premier jour des débats à l'Assemblée sur ce texte controversé, la gauche fustigeant pour sa part une réforme "inhumaine". "Cette petite loi de petits ajustements techniques et de petits compromis politiques à l'intérieur de la majorité ne permettra pas à la France de sortir du chaos migratoire", a affirmé Guillaume Larrivé (LR), en défendant une motion de rejet préalable du texte.

"S'abriter derrière l'émotion (…), une faute lourde". "Il est temps de tout rebâtir en commençant par les fondations et vous bornez à quelques ravalements de façade !", a insisté l'élu LR, plaidant pour "des plafonds" d'immigration", la fin des "dispositifs légaux de rapprochement des clandestins" ou encore pour faire évoluer "les conditions du droit du sol". "S'abriter derrière l'émotion, convoquer en permanence le devoir d'humanité qui invite à de tièdes décisions est une faute lourde qui produira la xénophobie que vous voulez éviter", a aussi lancé Annie Genevard (LR) à l'adresse du ministre de l'Intérieur Gérard Collomb, tandis qu'Éric Ciotti a jugé que le texte serait "au mieux inutile" avec des mesures qui s'apparentent à "des sabres de bois".

Une argumentation "aussi indigne que le projet de loi". Pour marquer leur opposition, les députés des trois groupes de gauche ont de leur côté brièvement quitté l'hémicycle peu avant le vote de la motion de Guillaume Larrivé, une action qui avait été concertée en amont, selon Éric Coquerel (LFI). Peu avant, Laurence Dumont (Nouvelle gauche) avait dénoncé l'argumentation du député LR, jugée "aussi indigne que le projet de loi lui-même" qui "traite l'étranger en délinquant, l'enfant en adulte, le malade en imposteur et le demandeur d'asile en fraudeur". L'insoumis Éric Coquerel a lui dénoncé un discours "nauséeux" de LR dont le rôle est à ses yeux de "jouer à l'idiot utile du macronisme et faire passer une loi extrême pour une loi équilibrée", alors qu'elle est "inhumaine". Sacha Houlié (LREM) a pour sa part accusé Guillaume Larrivé de faire du "cinéma" et d'entretenir "le sinistre amalgame entre asile, immigration, terrorisme". 

La présidente de la commission des Lois Yaël Braun-Pivet (LREM) avait elle invité en préambule les députés à faire fi des "caricatures", jugeant "normal qu'il y ait en chacun d'entre nous des idées qui s'entrechoquent", mais défendant un projet qui "permet de faire face à la crise migratoire sans renier nos idéaux".