Peine de mort : pour Amnesty International, le combat continue dans le reste du monde 3:09
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Thierry Dagiral, édité par Solène Leroux
Invitée d'Europe Midi ce samedi, Anne Denis, responsable de la commission Abolition de la peine de mort pour Amnesty International, est revenue sur l'importance de la continuité du combat dans le reste du monde. Elle a également fustigé les voix s'élevant pour le retour de la peine de mort en France, de l'ordre de l'impossible selon elle. 
INTERVIEW

 

Un combat de longue date. Si la peine de mort est abolie en France depuis 40 ans, ça n'est pas le cas sur l'ensemble de la planète. Anne Denis, responsable de la commission Abolition de la peine de mort à Amnesty International l'a rappelé au micro de Thierry Dagiral, dans Europe Midi ce samedi. En 1977, année où l'organisation a reçu le prix Nobel de la paix, Amnesty International a organisé une conférence à Stockholm en Suède, "lors de laquelle elle a fait une déclaration pour l'abolition universelle de la peine de mort", position qu'elle tient depuis. Aujourd'hui, il reste 55 pays qui ont dans leur droit la peine de mort, même si dans les faits "une vingtaine exécutent par an" détaille la responsable.

 

Amnesty International lance en France une grande campagne d'affichage dans plusieurs villes de l'hexagone. "En France, on ne connaît pas la peine de mort, on ne sait pas vraiment ce que c'est donc on pense toujours que c'est terminé" rappelle Anne Denis. Cette campagne s'adresse principalement aux jeunes, "afin qu'ils sachent que des petits délits en France peuvent mener à la peine de mort dans certains pays". C'est notamment le cas au Nigeria, où l'on peut être exécuté si l'on vole dans un magasin, ou si l'on boit sur la voie publique. "Nous voulons sensibiliser les jeunes pour leur dire que le combat n'est pas fini", détaille-t-elle.

L'impossible remise en cause de l'abolition en France

Alors que de possibles candidats à la présidentielle remettent en cause l'abolition de la peine de mort en France, Amnesty International ne s'en inquiète pas. Au-delà du fait qu'elle soit dans la Constitution, l'abolition de la peine de mort est protégée par des traités internationaux signés par la France, notamment "le protocole du Conseil de l'Europe, la Charte de l'Union européenne et un protocole de l'ONU". À partir du moment où ces traités ont été ratifiés par la France, "on ne peut pas revenir en arrière", insiste Anne Denis. À propos d'Éric Zemmour, qu'il s'est déclaré favorable à la peine de mort, la responsable s'est montré inflexible : "Dire 'philosophiquement, je suis pour la peine de mort', ça veut simplement dire 'philosophiquement, je suis pour la vengeance et non la justice'."