Paris Games Week : "Le jeu vidéo fait rayonner la France", se réjouit le secrétaire d'État au numérique Cédric O

Cédric O 3:27
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Présent lors de la 10ème édition de la Paris Games Week, le secrétaire d'État au Numérique a livré son ambition pour le jeu vidéo français au micro d'Europe 1.
INTERVIEW

Les fans de jeux vidéo ont rendez-vous jusqu'à dimanche au Parc des Expositions de la Porte de Versailles pour la Paris Games Week. Parmi eux, le secrétaire d'État au numérique Cédric O, "le gamer du gouvernement" comme il se surnomme lui-même, était présent pour l'inauguration. "Le jeu vidéo est extrêmement important pour la France. D'abord, car c'est un secteur qui crée de l'emploi. Et puis, parce qu'il fait rayonner la France", s'enthousiasme-t-il au micro d'Europe 1.

Accompagner les créateurs de jeux vidéo

Acteur majeur de l'industrie du jeu vidéo depuis de nombreuses années, la France doit s'appuyer sur ses champions pour garder une longueur d'avance. "Quand on a des entreprises comme Ubisoft ou comme Voodoo, qui vendent des jeux dans le monde entier, ou qu'on a des champions mondiaux d'e-sport, ça participe un peu du soft power de la France, de son image à l'international", estime Cédric O. Il souhaite également que l'État prenne la manette en main. "Le jeu vidéo est un secteur qui s'est longtemps développé tout seul. Mais c'est important qu'on l'accompagne."

Mais que peut faire le gouvernement ? "Le jeu vidéo s'inscrit dans la problématique plus globale du numérique. Il faut parvenir à créer un écosystème d'entreprises, d'investisseurs. Le crédit d'impôt jeu vidéo a été lancé en 2016. Nous allons le prolonger, on s'engage à ce qu'il soit maintenu", assure Cédric O. "Ce dispositif a permis de créer une ébullition incroyable dans le monde du jeu vidéo. Aujourd'hui, la moitié des studios ont moins de cinq ans d'existence. Il faut faire en sorte que les talents français qui émergent restent en France."

Focus

Pour continuer d'être un moteur économique et sociétal, le jeu vidéo doit "résoudre les problèmes qui peuvent se poser en matière d'addiction, de limitation de l'usage et de ce qu'en font les jeunes", souligne cependant le secrétaire d'État. "Mais si on arrive à trouver le juste équilibre, on peut faire un jeu vidéo un atout de la France", espère-t-il.

Faire de la France une grande nation d'e-sport

Une ambition qui passera aussi par l'e-sport, les compétitions de jeux vidéo. Elles attirent désormais des millions de fans dans le monde, avec des athlètes du clavier, des sponsors, des investisseurs, etc. "L'e-sport, c'est ce qui met le plus de monde dans les stades après le foot. Ça donne une idée de la résonance que ça a chez les jeunes et les moins jeunes", explique Cédric O.

Bien que deux millions de Français pratiquent aujourd'hui le jeu vidéo de façon compétitive, la discipline est pourtant encore largement méconnue, voire méprisée par certains. "Qu'ils s'y mettent !", répond le secrétaire d'État aux sceptiques. "Ils verront ce que c'est en termes d'exigences physiques pour l'entraînement, de ferveur populaire lors des tournois." Car oui, aujourd'hui, l'e-sport est un sport, avec des équipes sponsorisées, bénéficiant de centres d'entraînement dernier cri et de coachs sportifs et mentaux.

Et les Jeux Olympiques de Paris 2024 pourraient même accueillir des compétitions. Ce serait une première mais il faut encore que la candidature de l'e-sport soit validée par le Comité international olympique. "Je ne sais pas s'il y en aura. Mais il faut au moins profiter des Jeux de Paris 2024 pour installer cette relation sport/e-sport, montrer que les joueurs de jeux vidéo professionnels ont un statut pas si éloigné de celui des sportifs de haut niveau", se projette Cédric O. Avec la ministre des Sports, il ambitionne ainsi de créer une filière de formation pour faire émerger les champions de demain.

Cédric O, le "gamer du gouvernement"

"J'étais un grand joueur de FIFA et de Call of Duty pendant mes années d'études. Enfin, je reste modeste comparé aux champions qui sont présents cette semaine à la Paris Games Week", confie Cédric O. Il regrette d'avoir dû rangé la manette à cause de ses fonctions politiques. "Je n'ai plus du tout le temps de jouer et mes enfants sont un peu jeunes. Mais quand ils auront grandi, peut-être que le virus me reprendra !". Et de terminer par un petit souvenir : "Il y a deux ans, j'étais venu au salon et j'avais gardé un peu de temps pour aller faire quelques parties de FIFA. J'avais monopolisé une console, je m'étais fait engueuler par les visiteurs !".