Paris Stalingrad drogue crack 1:45
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Marion Gauthier, édité par Pauline Rouquette
Épuisés par les nuisances liées au trafic de crack, les riverains du quartier de Stalingrad à Paris expriment leur colère depuis quelques semaines. En campagne pour les élections régionales, Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, candidate à sa réélection, s'est rendue sur place, samedi, accompagnée de Rachida Dati.

À Paris, les trafiquants de drogues et consommateurs de crack continuent de pourrir la vie des habitants de Stalingrad. Pour tenter d'écarter dealers et consommateurs, la ville a décidé de les regrouper dans un jardin public. En campagne électorale, Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France, est allée sur place, au jardin d’Éole, dans le 18ème arrondissement de Paris, en compagnie de Rachida Dati à la rencontre de riverains excédés.

Ce parc est en effet le centre de nombreuses tensions politiques. Mi-mai, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a souhaité déloger dealers et consommateurs de crack qui se regroupaient sur la Place Stalingrad, afin de soulager les riverains. La mairie de Paris leur a donc ouvert le jardin d’Éole jusqu’à 1h du matin, provoquant la colère des habitants du quartier, qui organisent des manifestations hebdomadaires et réclament la sécurité.

"50% aux toxicos et 50% aux familles"

Le parc dans lequel se rendent Valérie Pécresse et Rachida Dati est jonché d’hommes et de femmes zombies, l’œil glauque. "Je suis venue avec Rachida Dati parce qu’on a décidé que maintenant, ça suffisait", lance la présidence de la région Ile-de-France, candidate à sa réélection. Rapidement les riverains affluent, pancartes et tracts en main, contre le regroupement des crackers dans le parc de leurs enfants. "Ce parc est coupé en deux : 50% aux toxicos et 50% aux familles ! Voilà ce que les pouvoirs publics ont laissé faire !", dénonce un habitant du quartier. "C’est l’enfer, vraiment c’est l’enfer. Tous les matins, on se fait agresser. Tous les jours !", abonde un autre, alors qu'un troisième demande quelle est la solution. "La région est prête à s’investir avec l’État et la mairie de Paris", répond Valérie Pécresse.

Centres de désintoxication fermés

Dans le jardin d'Éole, la présidente d’Ile-de-France est venue faire des promesses : celle d’investir dans des centres de désintoxication fermés. Pour cela, Valérie Pécresse se voit déjà débloquer "des millions", et porter le sujet au Premier ministre. "Une fois que les crackers pourront être orientés vers d’autres structures, c’est faire une guerre sans merci à tous les dealers parce que c’est plus possible", ajoute-t-elle.

"J’ai grandi dans ce quartier, on ne découvre pas le crack depuis quelques temps...", réagit une habitante. "Je crains que vous fassiez le tour comme tous les politiques, et puis que rien ne change !"

Les habitants se font pourtant volontiers répéter le programme de campagne, comme pour entrevoir la fin de leur calvaire : avoir vu en un rien de temps leur quartier occupé, par quelques centaines, puis plus d’un millier de toxicomanes.