Des manifestants défilent contre la réforme des retraites
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édité par Lucie de Perthuis , modifié à
Rassemblés place de la République samedi, les manifestants contre la réforme des retraites réagissent au micro d'Europe 1 à l'annonce du retrait provisoire de l'âge pivot par Edouard Philippe. Et ils sont mitigés. Certains y voient le début d'une victoire, d'autres une décision prévisible mais largement insuffisante.
REPORTAGE

Au 38ème jour de mobilisation contre la réforme des retraites, Edouard Philippe annonce le retrait, jusqu'à nouvel ordre, de l'âge pivot du projet. Alors que le cortège de manifestants, qui a rassemblé 150.000 personnes selon la CGT, est arrivé place de la République, dans une ambiance tendue, les manifestants réagissent en direct à l'annonce du Premier ministre.

"On peut gagner"

Pour certains, comme Gabriel Gaudy, secrétaire général FO d'Ile-de-France, "cela ne change rien". "Ce n'est pas une grande surprise pour nous. Nous savions que le gouvernement prendrait une mesure pour garantir que le compromis ne puisse se faire qu'avec certaines organisations syndicales", explique le militant. Pour le militant, cela revient "simplement [à] décaler l'âge pivot". Cheminots, avocats, professeurs et étudiants balaient d'un revers d'une main les propositions du Premier ministre. Karine est enseignante dans le secondaire. Pour elle, il s'agit d'une manoeuvre politique pour diviser les syndicats. "C'est toute la réforme qu'il faut retirer !", s'exclame-t-elle. 

D'autres sont plus optimistes. C'est le cas de Christophe, salarié à la Banque de France. "Cela montre qu'on peut gagner des choses, que la mobilisation ne sert pas à rien. On peut faire reculer ce gouvernement, si on pousse encore plus fort avec des grèves un peu partout, pas seulement à la RATP et la SNCF", explique le manifestant. "On peut aller jusqu'au retrait de la réforme, on peut gagner", espère-t-il. Pour Gérard, retraité, cette annonce doit venir renforcer le mouvement de contestation sociale. "Il faut qu'on soit encore plus nombreux dans les semaines à venir. Nous devons continuer le combat". 

Les manifestants appellent à une nouvelle journée de mobilisation mardi.