Emmanuel Macron 1:48
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avec AFP , modifié à
"J'ai pris deux décisions fortes : prolonger tous les réacteurs nucléaires qui peuvent l'être, sans rien céder sur la sûreté" et "qu'aucun réacteur nucléaire en état de produire ne soit fermé à l'avenir sauf raison de sûreté", a-t-il dit à Belfort. Emmanuel Macron souhaite également faire construire d'ici 2050 six nouveaux réacteurs nucléaires EPR et en envisage huit autres supplémentaires.

Emmanuel Macron a annoncé jeudi l'objectif de doter la France d'une cinquantaine de parcs éoliens en mer pour "viser 40 gigawatts en service en 2050", un seuil très ambitieux, et de multiplier par deux la capacité de l'éolien terrestre, une augmentation plus lente que prévu. Afin de doubler la production issue des énergies renouvelables électriques d'ici 2030, le chef de l'Etat a également appelé, depuis une usine de turbines nucléaires à Belfort, à multiplier "par près de 10 la puissance installée" de l'énergie solaire "pour dépasser 100 gigawatt".

"Il nous faut développer massivement les énergies renouvelables", a-t-il affirmé, "tout simplement parce que c'est le seul moyen de répondre à nos besoins immédiats en électricité là où il faut 15 ans pour construire un réacteur nucléaire". Le président sortant entend donc doubler la production issue des énergies renouvelables électriques d'ici 2030, et de "l'augmenter encore davantage d'ici 2050". Il faut "avoir l'honnêteté de reconnaître que nous avons pris du retard", a ajouté le quasi-candidat à la présidentielle.

Objectif 40 gigawatt en service en 2050

Il a notamment mis en cause la multiplication "des couches réglementaires" qui ont "retardé les projets", évoquant "cinq ans de procédures" pour faire naître un parc solaire, et a dit vouloir lever "toutes les barrières réglementaires à partir du moment où les projets seront acceptés localement". "Un effort particulier" sera consacré au solaire "parce qu'il est moins cher et s'intègre plus facilement dans le paysage", a-t-il détaillé, "en veillant à un juste équilibre entre les installations en toiture et celles aux sols". 

Autre priorité, l'éolien en mer, très en retard en France puisque le premier parc doit prochainement entrer en service au large de Saint-Nazaire. L'objectif très ambitieux est de "viser de l'ordre de 40 gigawatt en service en 2050, soit une cinquantaine de parcs éoliens en mer", a annoncé Emmanuel Macron.

Plan initialement fixé à horizon 2030

"Nous réussirons en associant largement tous les acteurs de la mer, en particulier les pêcheurs", a-t-il précisé, en estimant que "la lutte pour le climat ne devait jamais se faire au détriment de la préservation de la biodiversité et notamment des écosystèmes marins et de la ressource halieutique". Il a dit également "comprendre les réticences" liées aux éoliennes terrestres car "personne ne souhaite voir nos paysages remarquables ou nos sites classés abîmés par des grandes pales blanches". Pour cela, il faut être "raisonnable dans les objectifs" et "étaler dans le temps" le plan initialement fixé à horizon 2030, à savoir le doublement de la puissance installée des éoliennes terrestres.

Emmanuel Macron a également cité la nécessité de continuer à investir dans les barrages hydroélectriques et les énergies renouvelables thermiques, comme la biomasse et le biogaz. Le plan France 2030 "consacrera un milliard d'euros à l'innovation sur les énergies renouvelables", a-t-il indiqué.