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Référendum sur l'indépendance en Nouvelle-Calédonie : "Il y a trente ans, si nous avions fait un vote sur l’indépendance, le non aurait perdu", estime Christian Blanc

Romain David - Mis à jour le . 1 min

Pour Christian Blanc, invité dimanche d'Europe 1 quelques minutes après la fin du référendum sur l'autodétermination de la Nouvelle-Calédonie, le processus de Matignon devrait permettre de garantir le maintien de l'archipel dans la République.

Les bureaux de vote ont fermé à 18 heures, heure locale, soit 8 heures à Paris. En Nouvelle-Calédonie, les citoyens s’exprimaient dimanche pour ou contre l’indépendance de leur archipel . Une heure avant la fin du scrutin, le Haut-commissariat relevait un taux de participation très élevé de 73,68% .

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"Je pense, en ce qui me concerne, que le non va l’emporter largement", prédit au micro de Bernard Poirette, sur Europe 1, Christian Blanc qui a mené en 1988 les négociations ayant débouché sur "les accords de Matignon", qui ont permis la tenue de ce scrutin. "Il y a trente ans, si nous avions fait un vote sur l’indépendance, le non aurait perdu."

"Il semble que la moitié des Kanaks dit non à l'indépendance aujourd’hui". Après trois décennies de décolonisation progressive, un peu plus de 174.000 électeurs ont dû répondre dimanche à la question : "Voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté et devienne indépendante ?". Depuis plusieurs mois, le non est annoncé comme très majoritaire. "Le processus de Matignon a largement modifié la situation", se félicite l'ancien secrétaire général de la Nouvelle-Calédonie. "ll semble que la moitié des Kanaks dit non à l'indépendance aujourd’hui, car le processus de Matignon semble produire des effets, et d’abord un début de reconnaissance et de respect de l’identité kanak, ce qui n’existait pas il y a trente ans", explique-t-il.

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Un soutien financier. "Ensuite, il y a une gouvernance de deux des trois provinces par des leaders kanaks majoritairement, et enfin il y a ce cordon financier avec la France qui apparaît utile, surtout quand on se compare au Vanuatu indépendant, tout proche et pauvre", poursuit Christian Blanc. La Nouvelle-Calédonie coûterait au gouvernement de 1 à 1,5 milliard d’euros par an, selon ses estimations. "C’était ça ou l’implosion de la Nouvelle-Calédonie, avec toutes les conséquences économiques, géo-stratégiques et politiques", relève-t-il.

Tisser "des liens de fraternité". "Le référendum n’est pas un aboutissement, mais une étape. À mes yeux, la situation demeure instable", avertit encore Christian Blanc. "Nous avons en Nouvelle-Calédonie l’existence de deux civilisations qui sont millénaires : la culture océanienne et la culture occidentale. Ces deux cultures se sont croisées il y a seulement deux siècles. Cela prend du temps pour que se forment des liens de fraternité", conclut l’ex-député des Yvelines.

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