Adelaïde Zulfikarpasic 1:07
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Séverine Mermilliod , modifié à
A Bordeaux, on élit des maires de droite dès le premier tour depuis plus de 70 ans. Mais la ville pourrait se retrouver au mois de mars avec un candidat d'extrême gauche au second tour, comme le montre un sondage BVA pour Europe 1 et Orange.
INTERVIEW

Il y a eu Jacques Chaban-Delmas puis Alain Juppé... Depuis 1947, la droite s'est toujours imposée dès le premier tour des élections municipales à Bordeaux. Mais le scénario pourrait changer en mars. C'est ce que révèle un sondage BVA pour Europe 1 et Orange jeudi matin. Adelaïde Zulfikarpasic, directrice du département BVA Opinion, analyse au micro d'Europe 1 les résultats de ce sondage qui montre que Nicolas Florian, l'héritier d'Alain Juppé, est défié par les listes de gauche. Conséquence selon elle : "Le second tour sera assez tendu... en tout cas il y en aura un, ce qui est une première à Bordeaux depuis 1947."

Vers une quadrangulaire ?

Selon les résultats, Bordeaux pourrait même vivre une quadrangulaire lors de ce second tour inédit. Ce serait du jamais vu depuis l'après-guerre. L'héritier d'Alain Juppé, Nicolas Florian, pourrait malgré tout "tirer son épingle du jeu en arrivant en tête avec 40% des suffrages au 1er tour des élections", note Adelaïde Zulfikarpasic, devant la liste d'union de la gauche menée par un écologiste, Pierre Hurmic (créditée à 30% des intentions de vote), celle de Philippe Poutou (12%), et du candidat de la République en Marche Thomas Cazenave (11%).

"Philippe Poutou est crédité de 12% des intentions de vote, d'après notre sondage. C'est 10 points de plus que son score de 2014 mais il porte à la fois les couleurs du NPA et de la France Insoumise", précise la directrice du département BVA Opinion. 

Les préoccupations écologistes font la différence

Les thématiques de la circulation et de l'environnement semblent faire la différence dans cette remontée de la gauche. "Ce sont les deux principales préoccupations citées par les Bordelais, alors que pour les Français dans leur ensemble, c'était la sécurité et les impôts locaux. Donc on a vraiment des préoccupations spécifiques, qui permettent de nourrir les espoirs de la gauche, portée par un candidat écologiste", analyse Adelaïde Zulfikarpasic qui rappelle aussi qu'aux dernières élections européennes, "la liste écologiste est arrivée deuxième à Bordeaux, avec un score de 8 points supérieur à la moyenne nationale." 

Toutefois, selon les constats tirés du sondage, "le socle électoral d'Alain Juppé reste solide et même si son successeur souffre encore d'un déficit de notoriété, il peut compter sur un socle électoral assez fort".