Jerome Fourquet 2:26
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Invité du Grand Rendez-vous, le directeur du département Opinion de l'Ifop, Jérôme Fourquet, est revenu sur la mobilisation des étudiants de Sciences Po pour la cause palestinienne. Selon lui, ces jeunes restent minoritaires et ne sont pas représentatifs de leur génération, ni du reste de la société française.

Sciences Po Paris, Lyon, Lille, Saint-Etienne, la Sorbonne... Ces derniers jours, de nombreux établissements universitaires ont été bloqués par des étudiants mobilisés en soutien à la cause palestinienne. Le mouvement devrait se poursuivre la semaine prochaine, avec une probable entrée des lycéens dans la contestation. Mais pour Jérôme Fourquet, l'importance de ces blocages et manifestations doit être nuancée. Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, le directeur du département Opinion de l'Ifop l'assure : "il ne faut pas extrapoler et exagérer l'ampleur de cette mobilisation".

"Ça ne concerne qu'une minorité des étudiants et tout ça ne se passe que dans certains établissements universitaires, ce n'est pas toutes les universités", détaille l'auteur de L'archipel français. "Une partie de la jeunesse est très touchée par ce qui se passe à Gaza, et c'est ça qui donne le ressort de ces mobilisations. Même si les images sont impressionnantes, on parle tout au plus de quelques dizaines d'étudiants dans chacun de ces établissements. Mais on n'a pas une vague, une génération entière qui se lève pour la cause palestinienne".

 

Selon Jérôme Fourquet, ce n'est pas non plus étonnant que ce mouvement ait débuté à Sciences Po. "Dans un mouvement de dépolitisation assez général, il y a encore quelques endroits où une minorité de la jeunesse s'intéresse à la politique, donc ce n'est pas anormal que ces évènements se produisent dans les instituts d'études politiques", souligne-t-il.

Le reste de la population française peu positionnée sur le sujet

Outre ces étudiants très mobilisés, la majorité de la société française se prononce très peu sur la situation à Gaza, assure Jérôme Fourquet. "Quand on les interroge, 70% des Français refusent de prendre position pour l'un ou l'autre des deux camps. À peu près 30% des Français se positionnent plutôt en soutien à Israël ou à la cause palestinienne, à parité. On a deux pôles mobilisés, on le voit sur les réseaux sociaux, dans certaines tribunes, dans la presse. Mais la grande majorité de la population se tient à l'écart, soit par désintérêt, soit par une forme de sagesse historique qui consiste à dire que ce conflit dure depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale et qu'il est difficile de donner les bons et les mauvais points", conclut-il au micro du Grand Rendez-vous.