Mise en examen de Sarkozy : ça va "cogner" à droite

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David Doukhan avec M.B. , modifié à
RÉACTIONS - Les adversaires de Nicolas Sarkozy dans son propre camp ne se privent pas de commenter sévèrement, mais en privé, sa mise en examen, mardi soir.

Du côté des amis de Nicolas Sarkozy, on joue la carte du soulagement après la mise en examen, mardi soir, du président des Républicains. Selon eux, seuls les faits les moins graves ont été retenus par les juges d'instruction du pôle financier, qui soupçonnent l'ancien président de financement illégal de sa campagne présidentielle de 2012. Pas assez pour barrer la route de celui qui n'est pas encore officiellement candidat à la primaire à droite, mais dont l'envie de se lancer ne fait aucun doute pour personne. "On s'en serait bien passé", confie néanmoins un proche de Nicolas Sarkozy. "On va faire le job, mais les autres vont nous cogner..."

"Qui peut croire qu'il n'était pas au courant ?" Et effectivement, les adversaires de l'ancien chef de l'Etat au sein de la droite ne se privent pas de commenter sévèrement ce boulet judiciaire, qui n'est pas le premier. "Au micro, on va tous vous parler de présomption d'innocence. Mais franchement, vous trouvez ça rassurant pour l'électeur de droite quelqu'un qui traîne, non pas une, mais deux mises en examen ?" taclait, dès mardi soir, un soutien de François Fillon. "Nicolas Sarkozy va se poser en victime pour resserrer son noyau dur, mais cela ne marchera pas", prédit le proche d'un autre candidat à la primaire. "Qui peut croire qu’il n’était pas au courant ?" attaque le conseiller d'un troisième rival. "Personne ne va imaginer qu’autant de millions ont été dépensés sans son accord. Peu importe le juridique, la faute est morale."

Touché mais pas coulé. Mais si les coups pleuvent, Nicolas Sarkozy n'est pas enterré pour autant. Personne, chez Les Républicains, ne doute qu'il soit capable d'être candidat malgré tout. Une fois n'est pas coutume, c'est auprès d'Alain Juppé que l'ancien chef de l'Etat a pu trouver un peu de réconfort. Magnanime, et fort d'une avance conservée dans les sondages, le maire de Bordeaux a tweeté son "amitié dans les moments difficiles".

"C'est à la fois nos convictions et nos intérêts", admet un juppéiste. Une autre manière de dire que la mauvaise publicité marche toute seule et qu'il est inutile de tirer sur l'ambulance.