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Interrogé ce vendredi matin sur les différentes pénuries de médicaments qui ont ébranlé la France, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie souhaite relocaliser la production de certains médicaments jugés essentiels sur le territoire. "L'État français est prêt à faire un peu plus pour accompagner la réindustrialisation de la France", a-t-il déclaré sur Europe 1.
INTERVIEW

Entre souveraineté nationale, prix accessibles et productions locales, comment trouver l'équilibre ? C'est la question qui tourmente actuellement l'industrie pharmaceutique en France, victime de pénuries régulières de médicaments comme l'amoxicilline ou le paracétamol. Au micro d'Europe 1 ce vendredi matin, Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie, a rappelé le rôle de l'État dans le développement de ce pôle industriel, dans lequel la France était numéro une il y a quinze ans.

"L'État français est prêt à faire un peu plus pour accompagner la réindustrialisation de la France, parce que c'est un enjeu de souveraineté. C'est aussi un enjeu d'emplois, c'est un enjeu de prospérité", a-t-il déclaré sur Europe 1. "Avec François Braun, on va annoncer aujourd'hui aux industriels de la santé une doctrine sur la production industrielle, sur ce qu'on appelle le critère industriel. Si on produit en France et en Europe, si on assure la souveraineté industrielle, on doit pouvoir payer un peu plus cher", ajoute-t-il.

Une nouvelle méthode de fixation des prix des médicaments

Dans ce sens, le ministre a également rappelé le dilemme entre des prix de vente abordables, mais rentables pour les entreprises françaises : "On parle de triangle des Bermudes de la santé française. On veut soigner les Français, on veut le faire pas trop cher, mais on veut le faire. Et ça, c'est un triangle très difficile à concilier mais on doit pouvoir le faire", explique Roland Lescure. Dès l'été 2023, annonce le ministre, un ensemble de préconisations pour une nouvelle méthode de fixation des prix sera dévoilé.

Une grille qui concernera les médicaments jugés essentiels mais pourrait aussi viser "les médicaments du futur". "Aujourd'hui, on importe 90 % de biomédicaments en France, ça veut dire qu'on en produit très peu. Donc oui, on va investir dans l'avenir, mais on va aussi faire en sorte qu'on puisse produire les médicaments du quotidien dont on a le plus besoin", insiste-t-il.