Mathilde Panot (LFI) accuse Élisabeth Borne de vouloir «gouverner par effraction»

Mathilde Panot LFI députée
Mathilde Panot, a fustigé vendredi un "appel assez lunaire avec la Première ministre", qu'elle accuse de vouloir "gouverner par effraction". (Illustration) © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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avec AFP
"On a eu l'appel avec la Première ministre qui était assez lunaire sur beaucoup d'aspects. Lorsque je demande si, comme dans toutes les démocraties, elle va venir devant l'Assemblée nationale faire un discours de politique générale et demander la confiance, la réponse de la Première ministre est celle-ci : 'On verra'", afirme Mathilde Panot.

Après une conversation téléphonique avec Élisabeth Borne, la cheffe de file des députés insoumis, Mathilde Panot, a fustigé vendredi un "appel assez lunaire avec la Première ministre", qu'elle accuse de vouloir "gouverner par effraction". "On a eu l'appel avec la Première ministre qui était assez lunaire sur beaucoup d'aspects. Lorsque je demande si, comme dans toutes les démocraties, elle va venir devant l'Assemblée nationale faire un discours de politique générale et demander la confiance, la réponse de la Première ministre est celle-ci : 'On verra'", a affirmé la députée insoumise.

"La macronie est en train de naviguer à vue"

"Nous exigeons que la Première ministre vienne devant l'Assemblée pour demander un vote de confiance, car Mme Borne ne peut pas gouverner par effraction" et "n'a pas la légitimité" pour continuer son action, a martelé Mathilde Panot, à l'Assemblée nationale. La déclaration de politique générale que pourrait faire Élisabeth Borne est une pratique dans la plupart des cas suivie d'un engagement de responsabilité devant les députés, sans que cela soit une obligation.

"L'impression générale qui se dégage de cet appel est que la macronie est en train de naviguer à vue et ne sait plus où elle va", a enchaîné Mathilde Panot, qui a réclamé des mesures "d'urgence" du programme de l'alliance de gauche Nupes : "Augmentation du Smic, blocage des prix, augmentation des minima sociaux." Mathilde Panot a répété que les groupes de la Nupes (LFI, PS, EELV, PCF) comptaient proposer une loi sur le sujet la semaine prochaine. La dirigeante insoumise a affirmé que la "macronie a perdu les élections législatives. Le projet d'Emmanuel Macron a été battu par la majorité des Français avec des expressions différentes que l'on retrouve à l'Assemblée nationale".

De nombreuses réunions

La coalition présidentielle a terminé en tête des élections législatives avec une majorité relative, mais loin de la majorité absolue. Face au risque de blocage politique, Emmanuel Macron a demandé mercredi aux partis d'opposition de "dire en toute transparence jusqu'où ils sont prêts à aller" pour "bâtir des compromis" : "Entrer dans une coalition de gouvernement et d'action (ou) s'engager à voter simplement certains textes, notre budget." Puis a reçu à l'Élysée les chefs de partis.

Élisabeth Borne s'entretenait jeudi et vendredi avec les présidents des groupes parlementaires sur le sujet. Selon Mathilde Panot, Élisabeth Borne "a évoqué d'autres échanges qui pourraient venir. Je doute que celui-ci ait été très constructif, on verra ce que ça donne."