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Yanis Darras , modifié à
Karima Delli, députée européenne EELV, présidente de la commission des transports et du tourisme au Parlement, était l'invitée d'Europe 1 ce vendredi. Au micro de Lionel Gougelot, l'écologiste est revenue sur l'affaire Hedi, ce jeune Marseillais de 22 ans qui accuse des policiers de l'avoir tabassé. "Hedi fait preuve de courage inédit", estime la députée.

Pas de remise en liberté. C'est ce qu'a décidé ce jeudi la chambre de l'instruction de la cour d'appel d'Aix-en-Provence à l'encontre d'un policier de la BAC, soupçonné d'être l'auteur de violences et d'avoir tiré un flash-ball sur la tête d'Hedi, un jeune Marseillais tabassé en marge des émeutes au début du mois de juillet. 

Trois autres policiers sont également soupçonnés d'avoir pris part aux violences. Si le jugement satisfait l'avocat de la victime, du côté des policiers, l'annonce passe mal. Depuis l'incarcération de l'agent, des centaines de fonctionnaires de police se sont mis en arrêts maladie, pour protester contre le traitement judiciaire de leur collègue, mais également contre leurs conditions de travail. 

"Des séquelles jusqu'à la fin de sa vie"

Au micro d'Europe 1, Karima Delli, députée européenne EELV, estime que "les politiques n'ont pas avoir à dire si oui ou non, on se satisfait. Mais nous respectons ce que dit la justice", assure-t-elle. "Ce que je veux rappeler ce matin, c'est qu'Hedi fait preuve d'un courage inédit . Il a témoigné à visage découvert alors que c'est quelqu'un qui est meurtri à vie", souligne Karima Delli. 

Les médecins ont dû enlever une partie du crâne du jeune homme pour lui sauver la vie. Et "quelque soit la manière dont les prochaines opérations vont être réalisées, ce jeune Français qui n'avait rien fait aura des séquelles dans son esprit, dans sa chair, jusqu'à la fin de sa vie", ajoute la présidente de la commission des transports et du tourisme au Parlement européen.

Pas d'excuses

"Je le dis, personne ne mérite un tel déferlement de violence dont il a été victime. Et par contre, il mérite que la justice soit faite. (…) Mais en tout cas, ces policiers ont déchaîné une violence, une sauvagerie inouïe sur ce jeune homme", poursuit-elle. 

Pas question en revanche de jeter l'opprobre sur la police. "Nous condamnons toutes les violences", assure-t-elle, alors que des centaines de fonctionnaires ont été blessés lors des émeutes. Mais face à la violence qu'a subie Hedi, il n'y a aucune excuse possible assure Karima Delli. "Bien sûr, j'entends qu'il y a de la fatigue, qu'il y a les émeutes. Mais ça ne peut pas être un prétexte parce que si tous les autres corps professionnels commencent à utiliser ça, c'est un engrenage" sans fin, conclut-elle.