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Sophia Khatsenkova
Lors de son déplacement à Marseille, Emmanuel Macron devrait annoncer son plan pour la ville "Marseille en grand". L'une des mesures déjà annoncées par le gouvernement : le renfort de 300 policiers dans les Bouches-du-Rhône prochainement. Le journaliste d'investigation, Frédéric Ploquin, reste sceptique face à cette proposition. Il était l'invité d'Europe 1 ce mercredi.
ANALYSE

C'est une visite inédite qui démarre pour Emmanuel Macron dans la cité phocéenne à seulement huit mois de la présidentielle. Arrivé à Marseille ce mercredi, le président de la République est attendu pour présenter un plan ambitieux afin de répondre aux "urgences" sociales, éducatives et sécuritaires. Il devrait notamment revenir sur l'une des mesures récemment annoncées par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, d'un renfort de 300 policiers dans les Bouches-du-Rhône.

Une annonce insuffisante selon Frédéric Ploquin, journaliste d'investigation et spécialiste du banditisme, invité mercredi d'Europe midi. "Il est plus facile de moderniser le métro et de rebâtir des écoles que de venir à bout des points de deal à Marseille", analyse-t-il. Frédéric Ploquin fait allusion aux autres annonces attendues notamment sur l'important déficit de transports à Marseille ou encore le déblocage de moyens pour financer les écoles de la ville. Une opinion partagée par le maire de Marseille, Benoît Payan, qui estime qu'il manquerait 800 policiers ainsi que des spécialistes de la police judiciaire, financière et scientifique.

"On peut tenter d'enrayer l'hécatombe chez les plus jeunes"

Cependant, Frédéric Ploquin soulève un point positif de cette annonce : "On peut tenter d'enrayer l'hécatombe chez les jeunes entre 14 et 16 ans pour qu'ils arrêtent de tomber comme des mouches. C'est possible si on renforce la police judiciaire, les juges spécialisés, et si on met plus de personnes sur le terrain. C'est déjà pas mal !" assure-t-il.

Car selon le journaliste, un des plus gros chantiers de la police à Marseille sera de résoudre les règlements de compte qui ont endeuillé la ville cet été. "Quand vous arrêtez, que vous jugez, et que vous envoyez en prison ces assassins, peut-être que vous arriverez à enrayer une partie de cette hécatombe. Si on renforce les effectifs de la police judiciaire, on pourrait réussir à empêcher davantage ces règlements de compte", estime Frédéric Ploquin.