LR exclut ministres et Constructifs, une décision à valider

Gérald Darmanin et Édouard Philippe (1280x640)
Gérald Darmanin, ici en discussion avec Édouard Philippe, fait partie des exclus de LR. © Eric FEFERBERG / AFP
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avec agences , modifié à
La plus haute instance du parti devra se réunir à nouveau pour confirmer l'éviction du parti de quatre de ses membres, dont les ministres Darmanin et Lecornu. 

Les Républicains ont exclu mardi quatre de leurs personnalités accusées d'avoir rejoint Emmanuel Macron et pris acte du départ d'Édouard Philippe, qui se trouve désormais dans une position originale, celle d'un Premier ministre sans parti. Toutefois, faute de quorum et pour éviter toute contestation, le bureau politique se réunira à nouveau mardi prochain afin de "valider juridiquement" les exclusions. "Ce sera une validation juridique. C'est purement formel", a insisté auprès de Reuters Bernard Accoyer, le secrétaire général du parti. "Compte tenu des menaces de recours, nous prenons toutes nos précautions."

L'exclusion du parti, qui frappe Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics, et  et Sébastien Lecornu, secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, ainsi que les députés Thierry Solère et Franck Riester, coprésidents du groupe des Constructifs à l'Assemblée, conclut un feuilleton sans suspense qui courait depuis plusieurs mois.

Audition par une commission spéciale. Les membres du bureau politique ont fini par s'accorder sur la nature de la peine, prononcée après l'audition d'une partie des exclus par une commission spéciale. "Les membres présents du bureau politique se sont prononcés en majorité en faveur de leur exclusion et ont pris acte du départ d'Édouard Philippe", peut-on lire dans une déclaration du bureau politique. En début de journée, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, avait qualifié de "chasse à l'homme" la procédure d'exclusion, opposant le "choix politique courageux" d'Édouard Philippe à la "petite politique politicienne" de LR.

La question a commencé à se poser en mai, lorsque des figures issues de plusieurs familles de LR, un "juppéiste" (Édouard Philippe), un proche de Xavier Bertrand brièvement passé par la "Sarkozie" (Gérald Darmanin) et un ex-candidat à la primaire de 2016 (Bruno Le Maire), ont rejoint un gouvernement composé par Emmanuel Macron dans le but, entre autres, de fracturer la droite. Puis, dans la foulée des législatives de juin, une dizaine de députés LR ont fait sécession sous la houlette de Thierry Solère et Franck Riester pour créer un nouveau groupe parlementaire, les Constructifs, avec l'appoint de l'UDI. La procédure disciplinaire, engagée en juillet, s'est étalée sur plus de trois mois, afin de ne pas parasiter la campagne des sénatoriales et de laisser aux dissidents l'occasion de s'expliquer devant une commission ad hoc.

Gérald Darmanin, qui fait partie des exclus, a ironisé sur son sort mardi en faisant référence à Sens Commun, l'émanation politique de la Manif pour tous, dont le président, Christophe Billan, a récemment émis l'hypothèse d'une "plate-forme politique" avec Maron Maréchal-Le Pen, ex-députée Front national.

Plusieurs choix s'offrent désormais aux bannis : fonder un nouveau parti, trouver refuge dans une structure existante, comme l'a déjà fait Bruno le Maire en prenant la carte de La République en marche (LREM), ou garder leur indépendance.