Emmanuel Macron 1:18
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Jacques Serais / Crédits photo : Xose Bouzas / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Le projet de loi immigration a été adopté, ce mardi 19 décembre. Un accouchement dans la douleur et une version bien plus à droite qu’initialement prévue. La majorité présidentielle ressort de cette séquence d’autant plus fracturée que le Rassemblement national a soutenu ce texte. Un spectacle observé par Emmanuel Macron.

Avec 349 voix pour et 186 contre, l'Assemblée nationale a adopté ce mardi le projet de loi immigration, quelques heures après le feu vert du Sénat. Un épilogue victorieux pour la majorité, mais non sans conséquences politiques. Le président de la République, Emmanuel Macron, porte un regard sévère sur les oppositions, mais aussi sur son propre gouvernement. "Il juge qu’ils s’y sont pris comme des manches", lâche sans filtre l’un de ses proches à Europe 1.

"Le Président le trouve mauvais"

"Ils se sont plantés dans tous leurs calculs, dans toutes leurs prévisions", a ainsi confié le chef de l’État, selon des propos rapportés. "Le Président trouve qu’Elisabeth Borne n’a rien compris aux rapports de force politiques", poursuit un autre visiteur du soir. Un bilan amer, un an et demi après sa nomination à Matignon. Aujourd’hui, la Première ministre est plus que jamais menacée, mais elle n’est pas la seule à être l’objet des critiques élyséennes.

Sylvain Maillard, le patron du groupe Renaissance à l’Assemblée, a, lui aussi, les oreilles qui sifflent. "Le Président le trouve mauvais", assure sans ciller un conseiller.  Quant aux six ministres qui ont menacé de démissionner - Aurélien Rousseau à la Santé ou encore Patrice Vergriete au Logement - un stratège y voit finalement une aubaine. Le remaniement d’ampleur préparé pour la mi-janvier s’imposerait de fait, sans même avoir à le prononcer.