Loi immigration : après le «naufrage», les ONG appellent à «retirer» le texte

Loi immigration
Après la motion de rejet, le gouvernement peut choisir désormais de laisser le texte poursuivre son parcours législatif au Sénat ou en commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs, ou décider de l'abandonner (illustration). © MYRIAM TIRLER / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
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avec AFP / Crédit photo : MYRIAM TIRLER / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Alors que le projet de loi sur l'immigration a fait l'objet d'une motion de rejet à l'Assemblée nationale ce lundi, les associations et ONG de défense des étrangers ont appelé le gouvernement à le "retirer". Le gouvernement peut choisir désormais de laisser le texte poursuivre son parcours législatif au Sénat ou en commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs, ou décider de l'abandonner.

Les associations et ONG de défense des étrangers ont appelé lundi le gouvernement à "retirer" son projet de loi sur l'immigration, qui a fait l'objet d'une motion de rejet à l'Assemblée nationale, ouvrant une "période d'incertitude" sur l'avenir de ce texte controversé. L'examen de ce projet de loi porté à bout de bras par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a tourné court lundi au Palais Bourbon, où les députés ont adopté cette motion écologiste à 270 voix contre 265, faisant avorter les débats avant même que les discussions sur le fond n'aient commencé.

Le gouvernement peut choisir désormais de laisser le texte poursuivre son parcours législatif au Sénat ou en commission mixte paritaire réunissant députés et sénateurs, ou décider de l'abandonner.

"Un naufrage annoncé"

"Il faut arrêter de s'entêter et retirer le texte", a tranché auprès de l'AFP Fanélie Carrey-Conte, secrétaire générale de La Cimade, l'une des associations qui avaient organisé un rassemblement contre ce projet de loi en début d'après-midi près de l'Assemblée nationale. "Ce qui s'est passé confirme ce qu'on dit depuis plusieurs mois : ce texte est un naufrage annoncé. La communication démagogique du gouvernement a fait peser une pression considérable sur ce projet de loi, dont on sait pourtant depuis le début qu'il n'existe pas de majorité pour le voter", a-t-elle ajouté.

L'adoption de la motion de rejet et la déflagration politique qui l'accompagne "ouvre une période d'incertitude, dont il peut sortir le pire comme le meilleur", observe pour sa part Benoît Hamon, ancien ministre socialiste qui dirige désormais l'ONG Singa. "On est satisfaits du rejet car le texte est mauvais et nous inquiétait beaucoup, avec un débat qui se déroulait sous le joug de l'extrême droite. Maintenant, il faut saisir cette opportunité pour décréter une pause dans ce débat incendiaire, dont on voyait bien qu'il ne pouvait déboucher que sur une politique très défavorable aux personnes étrangères", a poursuivi Benoît Hamon.

"C'est en tout cas un camouflet pour le ministre de l'Intérieur, qui a voulu porter ce projet de loi à tout prix alors qu'il n'y avait aucune urgence sur le sujet", a abondé le président de France Fraternités, Pierre Henry. Pour lui, le rejet en forme de "pantalonnade" offre en tout cas l'occasion "d'avoir un débat sur des bases sereines, pourquoi pas via une convention citoyenne sur les migrations".