Loi asile : les députés LREM qui ne voteraient pas "manqueraient de solidarité", juge Castaner

"Je ne pratique pas la chasse aux sorcières", a précisé Christophe Castaner lundi, évoquant les députés LREM.
"Je ne pratique pas la chasse aux sorcières", a précisé Christophe Castaner lundi, évoquant les députés LREM. © AFP
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avec AFP , modifié à
Christophe Castaner a jugé lundi que les députés LREM qui s'abstiendraient ou voteraient contre le projet de loi asile et immigration "manqueraient de solidarité" envers le gouvernement. 

Le délégué général de La République en marche Christophe Castaner a jugé lundi que les députés LREM qui s'abstiendraient ou voteraient contre le projet de loi asile et immigration "manqueraient de solidarité", renvoyant à Richard Ferrand la responsabilité de sanctions éventuelles.

"Les lignes rouges sont fixées par le président du groupe et pas par moi, mais effectivement ils manqueraient de solidarité parce qu'une décision collective emporte le collectif", a déclaré Christophe Castaner sur RTL. "Et en plus comme il est conforme, ce texte de loi, à la philosophie, aux engagements du président de la République, je pense qu'il ne faut pas négliger sur quelles bases ils ont été élus", a poursuivi le secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement.

Les élus LREM contestataires, menacés d'exclusion ? À la question de savoir si les députés LREM qui voteraient contre le texte seraient exclus, Christophe Castaner a rétorqué que "ça, c'est la décision de Richard Ferrand", le président du groupe. "Je ne pratique pas la chasse aux sorcières", a-t-il précisé. "Mais surtout je suis convaincu que celles et ceux qui aujourd'hui ont des doutes rentreront dans le bon sens." Richard Ferrand avait rappelé à l'ordre mardi les contestataires de son groupe sur le projet de loi "asile et immigration", les incitant à renoncer à défendre des amendements dans l'hémicycle et agitant une menace voilée d'exclusion. "Si certains préfèrent devenir auto-entrepreneurs, c'est le statut de non-inscrit" à un groupe à l'Assemblée, avait-il déclaré, se disant prêt "à casser des œufs s'il le faut".

Texte critiqué. Les débats sur le texte controversé de Gérard Collomb débutent lundi soir à l'Assemblée nationale, avec plus d'un millier d'amendements au menu jusqu'à vendredi, dont 200 des députés LREM. Le projet de loi est critiqué par des acteurs de l'asile et les associations -qui redoutent des atteintes aux droits des étrangers- ainsi que par des membres de la majorité. Les discussions ont été agitées dès l'examen du texte en commission, ce qui a valu à la vingtaine de contestataires LREM un rappel à l'ordre du président de groupe. Jean-Michel Clément (ex-PS) prévoit de voter contre un texte à "la logique répressive". Critique mais prêt au compromis, le député Matthieu Orphelin pense lui s'abstenir.