LGV Poitiers-Limoges : pour le Conseil d'État elle n'est pas d'utilité publique

Le Conseil d'Etat invoque des "insuffisances" de l'évaluation économique et sociale, et des inconvénients qui "l'emportent" sur les avantages.
Le Conseil d'Etat invoque des "insuffisances" de l'évaluation économique et sociale, et des inconvénients qui "l'emportent" sur les avantages. © AFP
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avec AFP , modifié à
Le Conseil d'État avait été saisi par plusieurs structures d'opposants à cette ligne à grande vitesse.

Le Conseil d'État a annulé vendredi le décret datant de janvier 2015 déclarant d'utilité publique la ligne à grande vitesse (LGV) Poitiers-Limoges, invoquant des "insuffisances" de l'évaluation économique et sociale, et des inconvénients qui "l'emportent" sur les avantages.

Rénover la ligne existante. Le Conseil d'État, qui a suivi l'avis du rapporteur public, avait été saisi par plusieurs structures d'opposants à la LGV, regroupant chacune plusieurs dizaines de collectivités, municipalités, collectifs et associations de riverains et usagers, souhaitant au lieu de la LGV une modernisation de la ligne existante Paris-Orléans-Limoges-Toulouse, pour laquelle État et SNCF vont déjà engager 1,5 milliard d'euros.

Le gouvernement prend acte. Dans un communiqué transmis par Twitter, le secrétaire d'Etat aux Transports, à la Mer et à la Pêche, Alain Vidalies, indique que "le gouvernement prend acte de la décision du Conseil d'Etat. Il réunira le 3 mai "les élus concernés" -- les opposants et ceux, dont le maire de Limoges, favorables à la LGV, et prendra alors une décision sur l'avenir du projet. Les travaux de la LGV Poitiers-Limoges avaient été déclarés le 11 janvier 2015 "d'utilité publique et urgents" dans un décret paru au Journal Officiel, signé du Premier ministre, Manuel Valls, et de la ministre de l'Ecologie, Ségolène Royal.

Épinglé par la Cour des comptes. En octobre précédent, le projet de cette LGV de 115 km avait toutefois été épinglé par la Cour des comptes. Dans un rapport, les Sages avaient jugé le réseau français à grande vitesse "peu cohérent" et trop coûteux par rapport aux ressources disponibles. Ils doutaient notamment, de la possibilité "d'assurer une rentabilité socio-économique même minimale à la LGV Poitiers-Limoges".