François Ruffin 1:44
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Mathilde Durand , modifié à
François Ruffin, député de la Somme affilié à la France insoumise, réagit jeudi matin au micro d'Europe 1 sur les chiffres du chômage. Il s'interroge sur le sens des emplois dans un contexte de mondialisation. C’est multi-causal, et pas seulement la politique du gouvernement, loin de là", déclare-t-il. 
INTERVIEW

Les chiffres du chômage du quatrième trimestre révèle un taux en forte baisse, à 8,1% selon l'Insee, 85.000 chômeurs de moins. Pour la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, l'objectif est fixé à 7%. François Ruffin, député "Picardie debout" de la première circonscription de la Somme, affilié à la France Insoumise , réagit sur Europe 1. "Tant mieux, mais il faut dire qu'il y a une baisse du chômage aussi, parce que des gens sortent de l’emploi. C’est multi-causal, et pas seulement la politique du gouvernement, loin de là."

Le député se pose également la question du sens de l'emploi. "J'étais dans un centre logistique à Amiens : des emplois vont être prochainement créés, tant mieux. Mais quel est le sens de ces emplois s'il s'agit de produire en Chine des produits d'ameublement, qui vont être dispersés par camions. L’emploi ne peut pas être pensé indépendamment d’une politique écologique", souligne François Ruffin. L'élu prend également l'exemple de la fermeture de l'usine Whirlpool, à Amiens. "L'usine est partie en Pologne, ce sont des camions qui font les allers-retours dans toute l'Europe" 

"Avec cette somme-là, je fais mieux" 

François Ruffin revient également sur la politique du gouvernement, notamment sur les mesures d’allègements de charge pour les entreprises. "Ce qui est donné en crédit impôt compétitivité emploi et ce qu’ils produisent en terme emploi produit : 100.000 emplois pour 40 milliards d'euros, l'équivalent de 40.000 euros par emploi par mois. Avec cette somme-là je fais mieux, on fait mieux. On a besoin par exemple d’emplois pour transformer l’agriculture vers une production plus paysanne : il faut opérer cette transition écologique avec des emplois qui soient subventionnés." 

"Plutôt que d’arroser tous azimuts toutes les entreprises, la grande distribution avec les 40 milliards d’euros, il faut cibler les secteurs dans lesquels on peut opérer une transition écologique." Selon lui, la direction des grandes entreprises sont faites pour une seule chose : la rentabilité actionnariale. "Une mesure clé si on veut se transformer demain, c’est de permettre aux salariés d’être présent pendant les conseils d’administration, mais aussi des associations environnementalistes."