Législatives : trois nationalistes corses élus députés, une première historique

Michel Castellani est l'un des trois nationalistes corses élus députés.
Michel Castellani est l'un des trois nationalistes corses élus députés. © PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
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avec AFP , modifié à
Trois des quatre circonscriptions de Corse sont tombées aux mains des nationalistes du mouvement Pé a Corsica, une première dans l'histoire de la Vème République.

Pour la première fois, un nationaliste corse, Michel Castellani, 71 ans, a été élu député, a déclaré l'entourage du candidat, qui a battu le sortant Sauveur Gandolfi-Scheit (LR) dans la 1ère circonscription de Haute-Corse, avec 60,81% des voix. Et il ne serait pas le seul : deux autres indépendantistes l'accompagneront au Palais Bourbon.

Élu local et professeur d'économie. Michel Castellani, professeur d'économie, est adjoint à l'urbanisme au maire nationaliste de Bastia, Pierre Savelli, depuis 2014. Militant depuis "plus de 50 ans" selon ses dires, il est un fervent défenseur du "peuple corse" et veut porter ses revendications à Paris. Il siège déjà à l'assemblée de Corse. Ses parents "n'ont jamais mis un pied à l'école ni parlé français à la maison", assure ce septuagénaire très grand et mince.

Lui a "franchi un seuil" en passant un doctorat d'État en économie. Un diplôme qui lui a permis d'enseigner à des étudiants du monde entier. Ses recherches pour l'université de Corse Pascal Paoli concernent essentiellement la démographie insulaire dans un contexte où la population de la Corse connaît de brutales évolutions. Celui qui a consacré l'essentiel de sa vie à son métier de professeur et a gardé "un très fort contact" avec ses étudiants, veut aujourd'hui "faire avancer la cause" corse. Marié, il a deux enfants.

Trois nationalistes à l'Assemblée. Deux autres candidats nationalistes du mouvement Pé a Corsica (pour la Corse) ont été élus, Jean-Félix Acquaviva (Haute-Corse) et Paul-André Colombani (Corse-du-Sud). Un résultat qui réjouit le président du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni.

Un indépendantiste modéré... Jean-Félix Acquaviva, 44 ans, maire de Lozzi (Haute-Corse), a devancé le candidat la République en marche Francis Giudici, avec 63,05% contre 36,95%. Il a notamment surfé sur la victoire en décembre 2015 des nationalistes aux élections territoriales. Comme président de l'Office des transports, cet indépendantiste considéré comme "modéré" a notamment fait adopter à l'assemblée corse une nouvelle structure juridique pour gérer la desserte maritime de l'île et en finir avec les insécurités juridiques qui ont plombé la SNCM. Passionné de randonnée et de course en montagne, Jean-Félix Acquaviva pratique le chant polyphonique. Il est marié et père d'un enfant.

... et un médecin. Paul-André Colombani, un médecin généraliste de 49 ans, a de son côté créé la surprise en battant le député LR sortant Camille de Rocca Serra, candidat à sa succession pour la 4ème fois et dont le père, Jean-Paul, tenait lui-même la circonscription avant lui (depuis 1978). Le candidat du mouvement Pé a Corsica l'emporte avec 55,22% des voix contre 44,78%. Après quelques rencontres et un engagement syndical au sein des Unions régionales des professionnels de santé, Paul-André Colombani s'engage en politique et rejoint la liste d'opposition au maire de Zonza lors des dernières élections municipales (2014), avant d'être élu à l'Assemblée de Corse. Il a été élu conseiller territorial Femu a Corsica en décembre 2015.