Législatives partielles : vers des duels LR/FN dans l'Aisne, le Nord et les Yvelines

Pécresse Bertrand
Les démissions de Xavier Bertrand et Valérie Pécresse ont entraîné des législatives partielles dans l'Aisne et les Yvelines. © PATRICK KOVARIK / AFP
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Margaux Baralon
AUX URNES - Trois élections législatives partielles se dérouleront dimanche et devraient confirmer la montée en puissance du parti frontiste.

Un goût de déjà-vu. Le premier tour des trois élections législatives partielles provoquées par les démissions de Valérie Pécresse, Xavier Bertrand et Gérald Darmanin,se tiendra dimanche. Dans l'Aisne, le Nord et les Yvelines, ces scrutins devraient ressembler aux dernières élections locales. La droite part favorite face à un Front national en ascension, tandis que la gauche, divisée, prépare déjà sa défaite. Tout devrait donc se jouer au second tour, le 20 mars, où des duels LR/FN sont à prévoir.

  • Chez Xavier Bertrand dans l'Aisne, la gauche divisée

Dans la deuxième circonscription du département, à Saint-Quentin, il va falloir remplacer Xavier Bertrand, qui a démissionné de son siège de député après avoir été élu président du conseil régional de Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Le candidat des Républicains, Julien Dive, 31 ans, maire d'Itancourt, fait figure de favori. Il a en effet été adoubé par Xavier Bertrand et peut donc bénéficier de la popularité de ce dernier, jugé positivement par 69% des habitants de la région selon un récent sondage Odoxa pour La Voix du Nord. En outre, Julien Dive peut compter sur les divisions de la gauche dans sa circonscription. La candidate du PS, Anne Ferreira, avait certes failli l'emporter contre Xavier Bertrand, en juin 2012. Mais elle est aujourd'hui fragilisée par l'impopularité du gouvernement et doit composer avec un écologiste, une candidate Lutte Ouvrière, une du PCF et un du Front de Gauche.

Seules ombres au tableau pour Julien Dive : la candidature d'Eric Norel, chef d'entreprise sans étiquette mais qui se dit "plutôt de droite", et celle de la frontiste Sylvie Saillard. A 55 ans, la conseillère municipale de Saint-Quentin compte bien jouer les trouble-fêtes. Le Front national a en effet pris du poids dans l'Aisne, réussissant à placer huit élus au Conseil départemental lors des dernières élections, en mars 2015.

  • Chez Gérald Darmanin dans le Nord, un boulevard pour le candidat de droite

La dixième circonscription du Nord, à Tourcoing-nord, est laissée vacante par Gérald Darmanin, élu vice-président de la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Comme dans l'Aisne, le candidat des Républicains, Vincent Ledoux, semble bénéficier d'un boulevard. Soutenu par les cadors de son parti, y compris Nicolas Sarkozy, le maire de Roncq, qui a quitté l'UDI pour rejoindre LR en décembre, est face à une gauche éparpillée. Le candidat PS, Alain Mezrag, devra batailler pour se maintenir au second tour alors qu'un candidat PCF, un autre Lutte Ouvrière, un écologiste et un chevènementiste sont sur les rangs.

Là encore, c'est donc la candidate Front national, Virginie Rosez, qui devrait donner le plus de fil à retordre à la droite. Le Front national avait recueilli près de 37% des suffrages au deuxième tour des départementales de mars 2015. Jeudi, le vice-président du Front national, Florian Philippot, en visite sur les marchés de Tourcoing aux côtés de Virginie Rosez, a promis dans La Voix du Nord un "effet boomerang" pour le PS et les Républicains à Tourcoing et dans l'Aisne, après leur front républicain des élections régionales.  

  • Chez Valérie Pécresse dans les Yvelines, le Front national en embuscade

Elue présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse laisse son siège de la deuxième circonscription des Yvelines. Mais son successeur désigné, Pascal Thévenot, le maire de Vélizy soutenu par l'UDI et le MoDem, pourrait éprouver quelques difficultés en dépit de son statut de favori. La droite est en effet divisée par les candidatures parallèles de Didier Blanchard, divers droite, et Benjamin La Combe, étiqueté "Yvelines pour tous", résurgence de la Manif pour Tous.

Sans surprise, la gauche part en ordre dispersé. Outre le socialiste Tristan Jacques, on compte un candidat PCF, deux écologistes et un Nouvelle Donne. Quant au Front national, il a fait le pari du très jeune (21 ans) Vincent Collo, responsable du Front national de la Jeunesse. Aux dernières élections municipales de Vélizy, ce dernier avait obtenu un peu moins de 8% au premier tour. Le parti frontiste espère continuer sur sa lancée des régionales, scrutin pendant lequel il avait réalisé des percées significatives dans certaines communes de la circonscription.

 

Lors des dernières élections législatives partielles, le Front national n'a jamais réussi à passer la barre du second tour. Dans la troisième circonscription de l'Aveyron, en septembre 2015, le candidat LR l'a largement emporté sur son rival socialiste. Dans la quatrième circonscription du Doubs, en février 2015, la candidate frontiste Sophie Montel était arrivé en tête du premier tour mais s'était inclinée face à son rival socialiste au second.