Législatives : Martine Aubry accuse Macron de vouloir "un Parlement à sa botte"

À deux semaines des législatives, la maire de Lille a accusé mercredi le président de "casser 50 ans de progrès social" avec la refonte du code du travail.
À deux semaines des législatives, la maire de Lille a accusé mercredi le président de "casser 50 ans de progrès social" avec la refonte du code du travail. © DOMINIQUE FAGET / AFP
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avec AFP , modifié à
À deux semaines des législatives, la maire de Lille a accusé mercredi le président de "casser 50 ans de progrès social" avec la refonte du Code du travail.

Martine Aubry, maire de Lille, a accusé mercredi Emmanuel Macron de préparer "un Parlement à sa botte" à deux semaines des législatives et de chercher à "casser 50 ans de progrès social" avec la refonte du code du travail.

"Il veut des députés 'béni-oui-oui' ". "Avoir un Parlement à sa botte, ce n'est pas la démocratie. Un Parlement est là pour contrebalancer l'exécutif", sinon "on est dans l'autoritarisme", a déclaré l'ex-numéro un du PS lors d'une conférence de presse avec les candidats PS dans l'agglomération lilloise. Selon Martine Aubry, le président veut des députés "béni-oui-oui". Elle a pris l'exemple de deux de ces candidats, les députés sortants Audrey Linkenheld, "reconnue par ses pairs", et François Lamy, "qui a su dire non à la loi El Khomri et à la déchéance de nationalité" pour lancer : "Ce n'est pas ce que cherche le président de la République : des béni-oui-oui."

Commentant la composition du gouvernement, la maire de Lille a dit "regretter ce mélange des genres entre la droite et la gauche, car ça (fait monter) l'extrême droite et l'extrême gauche (...), ce sont les extrêmes qui prennent la place" des partis de gouvernement.

Macron "connaît mal les Français". Pour l'ex-patronne du PS, Emmanuel Macron "connaît mal les Français" car il a grandi "dans un milieu protégé à Amiens". Il y a chez lui, a-t-elle déclaré, "une incapacité à comprendre la souffrance des gens parce qu'il ne les connaît pas". Pour autant, parce que "la France va tellement mal", Martine Aubry "ne souhaite pas l'échec du président de la République" que, a-t-elle réaffirmé, elle "ne déteste pas". Mais elle a fait part d' "une inquiétude absolue" sur l'avenir des services publics et la refonte du code du travail. "La modernité, ce n'est pas de foutre des gens dehors" quand une filiale d'un grand groupe traverse des difficultés.

Aubry approuve toutefois le projet de 12 élèves par classe. "Dans les entreprises, il n'y a pas d'égalité entre le patron et les salariés. La loi est là pour rétablir" un équilibre. Vouloir que les règles et relations sociales soient établies d'abord au niveau de l'entreprise, plutôt que des branches professionnelles, "c'est casser 50 ans de progrès social", a dit Martine Aubry, reprenant les critiques qu'elle avait formulées contre la loi El Khomri. Elle a assuré que les députés socialistes seraient "dans une opposition constructive", approuvant par exemple le projet de réduire à 12 le nombre d'élèves par classe dans les zones d'éducation prioritaire (ZEP).