Législatives : l’offensive anti-FN de LFI, El Khomri et Bournazel se disputent Macron

Pierre-Yves Bournazel et Myriam El-Khomri se revendiquent tous deux de la majorité présidentielle.
Pierre-Yves Bournazel et Myriam El-Khomri se revendiquent tous deux de la majorité présidentielle. © AFP
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La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon fait du FN sa cible numéro un. A Paris, l’ex-ministre du Travail et le candidat Les Républicains se réclament tous deux de la majorité présidentielle. 

Duels attendus, histoires décalées, déclarations fracassantes… Avec "L'œil des législatives", suivez chaque jour sur Europe1.fr le meilleur de la campagne.

#Le sondage du jour : La République en Marche! creuse l'écart

Le parti soutien d'Emmanuel Macron creuse l'écart avec Les Républicains et le Front national. Avec 31% d'intentions de vote (+1,5 en moins d'une semaine), REM alliée au MoDem devance de 9 points LR et l'UDI (22%) et de 13 points le FN (18%), stables pour les deux. La France insoumise est stable également avec 11,5% d'intentions de vote et le PS allié au PRG en légère baisse, à 8,5% (-0,5), selon cette enquête réalisée en partenariat avec Le Monde et le Cevipof (Science Po). EELV est crédité de 3%, le PCF et Debout la France de 2% chacun. La participation au premier tour de scrutin est évaluée à 61% du corps électoral et 64% des Français interrogés se disent sûrs de leur choix.

Avec de tels scores, le bloc La République en marche!/MoDem obtiendrait, selon les projections d'IPSOS, entre 395 et 425 sièges, ce qui lui assurerait largement la majorité absolue dans la future assemblée (289). LR et l'UDI obtiendraient 95 à 115 sièges, l'ensemble PS/PRG/EELV/Divers gauche serait laminé avec 25 à 35 sièges. La France insoumise et le PCF décrocheraient entre 10 et 20 sièges et le Front national entre 5 et 15. En revanche, seul un Français sur deux (50%) se dit favorable à ce qu'Emmanuel Macron dispose d'une majorité à l'Assemblée, contre autant d'un avis contraire "pour qu'il partage le pouvoir".

#Le duel du jour : El Khomri vs Bournazel, qui est le plus macroniste ?

Dans le 18ème circonscription de Paris, il n’y a pas de candidat investi par La République en Marche. Et pourtant, deux d’entre eux se disputent le titre du "plus macroniste que  Macron". Myriam El-Khomri comme Pierre-Yves Bournazel se réclament de la majorité présidentielle pour tenter de l’emporter dans un territoire qui a voté à 37,12% pour le chef de l’Etat au premier tour de la présidentielle. L’ancienne ministre du Travail, investie par le PS, répète à l’envi que sa loi Travail a été préparée avec Emmanuel Macron. Son adversaire, membre des Républicains, insiste lui volontiers sur sa proximité avec Edouard Philippe, le Premier ministre.

Plusieurs autres candidats de la circonscription, traditionnellement très à gauche, espèrent profiter de la dispersion des voix macronistes pour se qualifier au second tour. Le problème, c’est qu’ils seront nombreux à se disputer l’électorat de gauche. Citons ainsi Caroline de Haas, soutenue par le PCF et EELV, Paul Vannier, candidat de La France insoumise, ou encore le critique littéraire Arnaud Viviant, représentant de l’extrême gauche. Là encore, une profusion de candidature qui rend le résultat final plus qu’incertain.

#L’offensive du jour : #ZeroDéputéFN

L’attitude ambigüe de Jean-Luc Mélenchon entre les deux tours de la présidentielle avait volontiers été critiquée. Le leader de la France insoumise avait refusé d’appeler à voter pour Emmanuel Macron, tout en précisant qu’aucune voix ne devait aller au Front national. Pour les législatives, LFI a semble-t-il décidé à faire du parti d’extrême droite son ennemi numéro un. Le mouvement a lancé jeudi soir une campagne sur les réseaux sociaux avec le hashtag #ZéroDéputéFN. Avec notamment la diffusion d’affiches sur lesquelles les adversaires des leaders du FN listent trois défauts de leur concurrent. Avec parfois une certaine dose d’humour, comme pour Jonathan Outomuro, l’adversaire de Florian Philippot dans la sixième circonscription de Moselle.

#L'appel du pied du jour : Baroin en Corse 

François Baroin, chef de file LR pour les législatives, s'est déclaré vendredi favorable à l'inscription de la "spécificité insulaire" de la Corse dans la Constitution, à même d'"ancrer durablement" l'île dans la République, à l'occasion d'une visite à Saint-Florent (Haute-Corse). "Si ça va dans le sens de l'intérêt de la Corse, dans la mesure où il faut des éléments dérogatoires au droit commun pour adapter le droit local à un certain nombre de situations, il faut une modification de la loi fondamentale", a affirmé à la presse François Baroin, en déplacement en Haute-Corse jusqu'à samedi. "Il faut une inscription qui permettra d'ancrer durablement la Corse dans la République", a-t-il insisté.

Dans Corse Matin daté de vendredi, François Baroin avait indiqué qu'il fallait "une loi-cadre pour la Corse et un statut fiscal et social qui correspondent enfin à ses réalités". "Le transfert de la compétence fiscale relative aux droits de succession nécessiterait d'inscrire la Corse dans la Constitution".

Le chef de file LR aux législatives espère trouver les mots pour convaincre les insulaires, qui avaient placé François Fillon (25,5%) en seconde position derrière Marine Le Pen (27,88%) et largement devant Emmanuel Macron (18,48%) et Benoit Hamon (3,74%) lors du premier tour de l'élection présidentielle. L'île de Beauté compte trois députés LR sortants et un divers gauche, Paul Giacobbi, qui a renoncé à se représenter. 

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