Législatives : la zizanie au FN mine les militants

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Maxence Lambrecq, édité par R.Da.
Un score décevant à la présidentielle et une déroute annoncée aux législatives ont ébranlé la mobilisation des électeurs frontistes. 
REPORTAGE

Le moral des frontistes est en berne. Après le revers du Front national dimanche, la colère gronde chez les sympathisants. Marine Le Pen était mardi après-midi en déplacement à Soissons, dans l’Aisne, pour soutenir les candidats de son parti, tous qualifiés pour le second tour dans les cinq circonscriptions du département. Mais ils auront fort à faire pour contrer le front républicain ; en raison du faible taux de participation, il n’y aura que des duels.

"Un échec, un carnage". Pour beaucoup de sympathisants, la déception de la présidentielle a laissé place au choc des législatives. "C'est un désastre pour moi !", lance, dépité, un électeur frontistes. Il y a quelques semaines, il imaginait déjà Marine Le Pen à l'Elysée, mais le retour à la réalité s'avère rude : "Dimanche, ça a été un échec, un carnage. On a fait moins qu'à la présidentielle. Je ne comprends pas les gens". En effet, plus de la moitié des électeurs frontistes ne se sont pas rendus aux urnes.

Une présidente qui agace. En coulisses, les critiques fusent contre le duo Florian Philippot-Marine Le Pen, et certains demandent à la présidente de changer de style. "Elle peut peut-être revoir sa copie, il y a en a qui lui reproche son raté du débat avec Macron. Il faut peut-être qu'elle revoit son discours et sa communication", estime un électeur. Les dissensions internes agacent aussi les militants : "C'est dommage de faire partie de la même famille politique et de se battre", déplore l'un d'eux.

Le règlement de compte du moment tourne autour des consignes de vote pour les législatives : à Lille, le candidat FN appelle à voter pour le candidat de la France insoumise quand, dans le Vaucluse, des frontistes soutiennent Julien Aubert, le député sortant Les Républicains. La clarification se fait attendre.