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Arthur de Laborde et Nina Droff, édité par Laura Laplaud , modifié à
À une semaine des élections législatives, la crainte d'une abstention refait surface : les instituts de sondage évaluent l'abstention à plusieurs points en dessous des 48%. Des sondages qui ne sont donc pas très encourageants dans le camp de la majorité présidentielle, comme le révèle "Le Journal du Dimanche".

Le scrutin du premier tour des élections législatives ne semble pas intéresser les Français. Selon une enquête BVA, les Français sont seulement 38 % à suivre la campagne des législatives, ce qui augure une très faible participation dimanche prochain. À ce stade, la plupart des instituts l'évalue à plusieurs points en dessous des 48,7% enregistrés au premier tour il y a cinq ans. Or, c'était déjà le niveau le plus bas atteint depuis le début de la Ve République.

Un sprint final dans une forte indifférence

Cette fois-ci, pourtant, il y a un peu plus de suspense qu'en 2017. Mais jusqu'à présent, cette incertitude plus grande sur le résultat n'a pas créé d'engouement.

Parmi les explications, le caractère atone de la campagne, retardé par l'annonce du gouvernement puis parasitée par les accusations de viol contre Damien Abad et le fiasco de la finale de la Ligue des champions au Stade de France. Mais il y a aussi une vraie tendance de fond, un désintérêt croissant des Français pour les différents scrutins, comme ce fut le cas lors des élections régionales et même lors de la dernière élection présidentielle.

Par conséquent, beaucoup de militants sont présents sur les marchés ce dimanche pour tenter d'intéresser les Français. Certains passants s'arrêtent longuement pour discuter de la réforme des retraites, du pouvoir d'achat ou de la guerre en Ukraine. Des sujets essentiels pour Jeanne et Eric, qui ont déjà fait leur choix depuis plusieurs semaines. "Plus le temps avance, plus le choix est extrêmement clair. C'est très important et c'est ce qui va donner une coloration au gouvernement", avance Eric. "Il faut aussi savoir prendre ses décisions parce que si on ne vote pas, on n'a pas le droit de se plaindre", poursuit Jeanne.

"Je suis désabusée"

D'autres avancent tête baissée, sans même jeter un œil aux tracts. "Je suis désabusée de tout ça et je n'ai plus envie de perdre mon temps. Moi, je sais tout à fait ce que je veux et je ne trouve aucun parti pour moi", explique Julia. "Je ne me reconnais pas dans l'offre, je n'y vois aucun intérêt", confie Rémi.

Pour Jacques, qui ne s'est pas arrêté non plus, le problème provient davantage de la campagne en elle-même plutôt que des candidats : "Macron a tout bloqué, d'habitude il y avait une campagne, là on ne voit personne."