Le (très) long voyage de François Hollande

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Le président François Hollande est attendu dimanche à Wallis-et-Futuna, première étape d'un périple de plus de 45.000 kilomètres.

François Hollande ne va pas beaucoup dormir dans les prochains jours. Le président de la République s’envole samedi pour la Polynésie avant d’enchaîner par une tournée en Amérique latine. Un périple de sept jours durant lequel il va parcourir près de 46.000 kilomètres, a révélé Le Parisien vendredi, soit largement plus qu’un tour du globe.

46.000 kilomètres pour 7 jours de voyage. Juste après le Conseil européen vendredi, François Hollande part donc samedi pour la Polynésie et Wallis-et-Futuna. Il vient honorer une promesse de campagne : visiter tous les territoires d’outre-mer. Comme le souligne le quotidien, le dernier président à avoir posé le pied à Wallis est Valérie Giscard d’Estaing tandis que Futuna n’a tout simplement jamais reçu la visite d’un président de la République. Lundi soir (mais mardi en France), le chef de l’Etat partira ensuite pour l’Amérique latine au Pérou, en Argentine et en Uruguay. A l’origine, il devait se rendre en Argentine en novembre mais les attentats du 13 novembre ont bouleversé son calendrier.

Deux lundi pour le président. C’est une curiosité, François Hollande va vivre deux lundi. Il va franchir deux fois la ligne de partage des jours qui passe entre Tahiti et Wallis. Ce qui explique son agenda en double sur le site de l’Elysée. Le chef de l’Etat va aussi devoir supporter des décalages horaires variant de plus 13 heures à moins 11 heures.

Quel bilan carbone ? "C’est un voyage logistiquement très compliqué", explique l’Elysée à Europe 1. Comme le raconte Le Parisien, François Hollande devra changer d’avion pour aller de Tahiti à Wallis, car la piste est trop courte pour l’A330. Il empruntera ensuite un avion militaire entre Wallis et Futuna. 

Europe 1 a demandé à un expert en bilan carbone de se pencher sur ce voyage présidentiel. Selon Arnaud Dore de la société Ecoact, si l’on considère qu’environ 150 personnes sont du voyage, un tel périple va émettre 1.400 tonnes d’équivalent (teq) par CO2, soit 138 tours de la Terre en voiture, 541 allers-retours Paris-New York ou les émissions de gaz à effet de serre annuelles de 115 Français. Mais attention, ces chiffres sont à prendre avec beaucoup de précaution. En plus de comporter une marge d’erreur de 25%, le postulat de départ de 150 personnes n’a pas pu être confirmé par l’Elysée.

Un coût intéressant. Si la planète n’est pas forcément friande d’un voyage pareil, le porte-monnaie de l’Elysée l’est beaucoup plus. En concentrant plusieurs destinations, la présidence parvient à réduire les coûts. "On essaye systématiquement de grouper les voyages, comme on l’avait fait avec l’Australie et la Nouvelle-Calédonie", rappelle-t-on au Château. Impossible néanmoins d’obtenir à ce stade le coût total du voyage car explique-t-on, "il y a le coût du transport, de l'hébergement, de la nourriture du personnel que l’on déplace mais il y a aussi les chefs d’entreprises, hors PME, et les journalistes qui eux payent leur voyage". "Tout est fait pour limiter les coûts", assure-t-on encore, "on multiplie les devis et on regroupe les voyages comme celui-là".