Le Sénat saisit la justice des cas de Benalla, Crase et de trois proches de Macron

Alexandre Benalla a écopé mercredi soir de nouvelles mises en examen.
Alexandre Benalla a écopé mercredi soir de nouvelles mises en examen. © Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP , modifié à
Le Sénat a décidé jeudi de transmettre à la justice des cas d'Alexandre Benalla, de Vincent Crase, et de trois proches d'Emmanuel Macron. 

Le Sénat a décidé de transmettre à la justice les cas d'Alexandre Benalla, Vincent Crase et Patrick Strzoda, directeur de cabinet d'Emmanuel Macron, pour suspicion de faux témoignage devant une commission d'enquête parlementaire, selon des membres de son bureau réuni jeudi.

Le Bureau du Sénat a également décidé, lors d'un vote à huis clos et à main levée, de transmettre au parquet les déclarations sous serment devant la commission d'enquête sur l'affaire Benalla d'autres collaborateurs du président de la République. Parmi eux figurent le secrétaire général Alexis Kohler et le général Lionel Lavergne, chef du groupe de sécurité de la présidence, selon ces sources.

Un faux témoignage est passible de cinq ans de prison

Pour ces autres collaborateurs du président, le Sénat transmettra la liste des "incohérences" et "contradictions" relevées par la commission d'enquête sénatoriale, qui a rendu le 20 février un rapport accablant, montrant des "dysfonctionnements majeurs" au sommet de l'État, a précisé un des membres du bureau. Au parquet de voir quelles suites donner, ajoute-t-il.

"Benalla, Crase et Strzoda signalés au Procureur de la République de Paris pour faux témoignage par le Bureau du Senat. Les autres collaborateurs du Président de la République sont également transmis au Parquet qui en fera son affaire", a tweeté un autre membre du bureau, le socialiste Vincent Lurel. La justice va devoir décider maintenant s'il y a eu, lors de leurs auditions devant la commission d'enquête, faux témoignage, un délit passible de cinq ans de prison et 75.000 euros d'amende.

La mission du Parlement mise en péril

"C’est grave de ne pas respecter son serment devant une commission d'enquête parlementaire", a commenté auprès d'Europe 1 Philippe Bas, le président de la commission d'enquête sénatoriale. "C'est pour le Parlement le moyen d'accomplir sa mission d’enquête en toute confiance et en toute objectivité. Il faut absolument que ce serment soit respecté", martèle l'élu.

De son côté, l'Élysée s'est refusé à tout commentaire dans l'immédiat, mais le délégué général de La République en marche, Stanislas Guerini, a rapidement dénoncé l'instruction d'"un procès politique contre l'Elysée" par les sénateurs, dont "l'intention cachée" est selon lui d'"attaquer le président de la République".