Le PS veut organiser un "référendum d'initiative partagée" sur l'ISF : "Notre seul moyen c'est de faire appel au peuple"

Olivier Faure et Patrick Kanner 1280
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Virginie Riva, édité par Romain David
Les parlementaires socialistes tablent sur le "référendum d'initiative partagée", mis en place en 2008 mais encore jamais utilisé, pour rouvrir le débat sur le rétablissement de l'ISF.

Avant le débat sur la mise en place d'un éventuel "référendum d'initiative citoyenne", les socialistes proposent d'utiliser "le référendum d'initiative partagée" qui existe déjà dans la constitution depuis la réforme de 2008, mais n'a encore jamais été appliqué. Le PS veut ainsi rassembler suffisamment de parlementaires pour faire voter les Français sur un éventuel rétablissement de l'impôt sur la fortune.

Au moins 4,5 millions de Français. L'idée est née il y a quinze jours, lorsque Emmanuel Macron a définitivement exclu tout rétablissement de l'ISF. Mais pour voir le jour, un référendum d'initiative partagée doit être soutenu par 185 parlementaires, puis par 4,5 millions de Français. Patrick Kanner, chef de file des socialistes au Sénat, compte beaucoup sur cette initiative. "Nous sommes minoritaires, notre seul moyen c'est de faire appel au peuple, à condition bien sûr de franchir chaque étape", explique-t-il à Europe 1.

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Première étape : avoir suffisamment de soutiens. Grace aux insoumis et aux communistes, il ne manque plus que 30 voix aux socialistes. Les Républicains ne veulent pas revenir sur l'ISF. La gauche va donc devoir aller courtiser les radicaux, les centristes mais aussi d'anciens socialistes devenus marcheurs pour les mettre au pied du mur.

Joindre l'acte aux paroles. "Il y a des tas de gens qui disent : 'ce serait pas mal de remettre l'ISF'. Il y a même des ministres qui disent : 'pourquoi pas ?''", relève Olivier Faure, le premier secrétaire du PS. "Que tous ces gens, qui sont prolixes sur les plateaux de télévision, prennent leur responsabilité jusqu'au bout et aillent jusqu'à signer cette demande qui permettra de demander aux Français ce qu'ils en pensent", enjoint-il. Avec une ligne rouge toutefois ; les socialistes n'accepteront pas les signatures des élus du Rassemblement national.