Le procureur François Molins, visage de l'antiterrorisme, nommé à la Cour de Cassation

François Molins a désormais le plus haut poste de magistrat du parquet en France.
François Molins a désormais le plus haut poste de magistrat du parquet en France. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP
François Molins a été promu par un décret du président de la République procureur général près la Cour de Cassation. Il est remplacé Rémy Heitz. 

Le procureur François Molins, figure publique de l'antiterrorisme face aux attentats qui ont endeuillé la France depuis 2015, a été nommé officiellement procureur général près la Cour de Cassation, le plus haut poste de magistrat du parquet en France.

Il décroche le bâton de maréchal. François Molins, 65 ans, procureur de la République de Paris, a été promu par un décret du président de la République en date de vendredi, publié samedi au Journal officiel. Cet homme discret et réservé décroche ce bâton de maréchal pour la fin de sa carrière, après avoir été propulsé dans le cercle restreint des magistrats familiers du grand public, avec la succession des attentats, chargé notamment d'annoncer aux médias les détails des attaques et la progression des enquêtes.

Rémy Heitz doit le remplacer. Il devrait être remplacé à ce poste sensible par Rémy Heitz, qui a reçu pour cela un avis positif du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et attend sa nomination officielle par décret présidentiel. Nommé procureur de Paris en novembre 2011, quatre mois avant les attaques meurtrières de Mohamed Merah et dans les premiers mois de la guerre en Syrie, François Molins a assisté en première ligne à la multiplication des départs de djihadistes français et à la vague d'attentats.

Une carrière en province, avant l'affaire Merah. Il s'est d'emblée montré peu convaincu par l'argument d'un engagement humanitaire des partants en zone irako-syrienne. Puis avec les premiers retours de ces djihadistes plus ou moins actifs, il a accompagné le durcissement constant des poursuites et peines infligées. Avant l'affaire Merah, il n'était pas spécialement un magistrat marqué "antiterrorisme". Il avait d'abord enchaîné les parquets de province, de Carcassonne (Aude) à Angers (Maine-et-Loire) en passant par Montbrison, dans le département de la Loire, avant de décrocher la direction du difficile parquet de Bobigny, en Seine-Saint-Denis.