"Le problème, c’est le discours, et le discours ne dépend pas de la francité de l’imam"

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Yasmina Kattou, édité par Benjamin Bonneau

D'après le ministère de l'Intérieur, 301 imams sont payés par des pays étrangers pour exercer en France. Pour Tareq Oubrou, imam de la mosquée de Bordeaux interrogé mercredi matin sur Europe 1, la fin de ces imams détachés est “une excellente nouvelle”.

Emmanuel Macron a annoncé mardi que la France allait progressivement cesser d'accueillir des "imams détachés", envoyés par d'autres pays. D'après le ministère de l'Intérieur, 301 imams sont payés par des pays étrangers pour exercer en France. Ils viennent principalement de Turquie mais aussi  d'Algérie et du Maroc, grâce à des accords de ces pays avec l'état français. Mais aujourd'hui, ces imams sont accusés de ne pas véhiculer un discours concordant avec les valeurs républicaines. Pour Tareq Oubrou, imam de la mosquée de Bordeaux interrogé mercredi matin sur Europe 1, la fin de ces imams détachés est “une excellente nouvelle”.

"Nous avons beaucoup d’imams qui sont très bien formés"

"Si on les supprime, les associations seront obligées de recruter des imams et ils seront au chômage ! Nous avons beaucoup d’imams qui sont très bien formés, avec bac +5, bac + 7, mais qui ne trouvent pas d'emplois car beaucoup d’associations préfèrent la facilité : des  imams détachés. Le problème, c’est le discours, et le discours ne dépend pas de la francité de l’imam mais de sa formation et de son profil psychologique. On a en France des imams qui parlent latin, javanais... et un peu français, mais qui véhiculent un discours de rupture avec la société française”.