Jean-François Cirelli, à gauche, est l'actuel président de la branche française de BlackRock. 1:27
  • Copié
, modifié à
Jean-François Cirelli, président de la branche française du fonds de pension BlackRock, a été promu au rang d’officier de la Légion d’honneur. Cette nomination a soulevé de vives critiques, alors que la société est soupçonnée d’avoir tenté de peser sur la réforme des retraites.

Cette année, 483 personnes figurent dans la promotion de l’Ordre national de la Légion d’honneur. L’un des noms de la liste provoque une levée de bouclier : celui de Jean-François Cirelli, l’actuel président de la branche française du fonds de pension BlackRock, qui est accusé d’avoir voulu peser sur la réforme des retraites. En plein conflit social, cette nomination a été vivement critiquée sur les réseaux sociaux, mercredi. 

Une société accusée de lobbying sur la réforme des retraites

Jean-François Cirelli, ancien dirigeant de GDF-Suez puis d’Engie, a été nommé officier de la Légion d’honneur par le Premier ministre Édouard Philippe. Mais c’est son poste actuel de dirigeant de la branche française de la société BlackRock qui cristallise les tensions. Le fonds de pension américain, qui gère plus de 7.000 milliards de dollars d’actifs, est accusé d’avoir tenté de peser sur la réforme des retraites. BlackRock aurait poussé pour imposer un système par capitalisation, à l’opposé de l’actuel système par répartition. Le fonds de pension regrettait, dans une note citée par Mediapart, le peu d’appétit des Français par les produits d’épargne retraite.

De nombreuses voix s’étaient élevées ces dernières semaines pour dénoncer le "lobbying" de BlackRock. "Depuis un peu plus d'un mois, votre gouvernement a autorisé le géant des fonds de pension, BlackRock, à collecter directement la retraite privée des Français", a par exemple déclaré le député d'Eure-et-Loire (LR) Olivier Marleix lors de questions au gouvernement, le 10 décembre.

Des critiques sur les réseaux sociaux

La nomination de Jean-François Cirelli dans la promotion de la Légion d’honneur a donc ravivé les accusations de collusion entre le gouvernement et BlackRock.

BlackRock s’est défendu, mi-décembre, d’avoir influencé la réforme des retraites. "En aucune manière, nous n'avons cherché à exercer une influence sur la réforme du système de retraite par répartition en cours auprès des pouvoirs publics ou de tout autre acteur du secteur", a assuré le fonds de pension, dans un communiqué.