Le glyphosate : la France favorable à un abandon "dans un délai proche"

L'étude récemment parue aux Etats-Unis "va s'ajouter aux nombreuses études" déjà publiées, a tenu à nuancer Agnès Buzyn.
L'étude récemment parue aux Etats-Unis "va s'ajouter aux nombreuses études" déjà publiées, a tenu à nuancer Agnès Buzyn. © LIONEL BONAVENTURE / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
La ministre de la Santé Agnès Buzyn réagissait à la publication d'une étude américaine ne montrant pas de lien entre cet herbicide et cancers.

La France reste en faveur du retrait du glyphosate "dans un délai proche", a affirmé vendredi la ministre de la Santé Agnès Buzyn, interrogée après la publication d'une étude américaine ne montrant pas de lien entre cet herbicide et cancers. "Pour l'instant, tant que le niveau de risque - qui est 'cancérogène probable' - n'est pas rétrogradé, nous restons dans la même ligne qui est, par principe de précaution, d'aller plutôt vers une non-utilisation dans un délai proche", a-t-elle dit sur LCI.

Des chercheurs américains ont suivi pendant 20 ans 50.000 travailleurs agricoles en Iowa et en Caroline du Nord. Leur étude, publiée le 9 novembre dans la revue Journal of the National Cancer Institute, n'a pas montré d'association statistique entre glyphosate et cancers, qu'il s'agisse de tumeurs ou de cancers du sang. 

"Nombreuses études". L'étude récemment parue aux États-Unis "va s'ajouter aux nombreuses études" déjà publiées, dont certaines n'établissaient pas de lien avec le cancer, a noté Agnès Buzyn. "Les agences d'expertise internationales, en particulier le Centre de recherche sur le cancer (CIRC) qui a classé le glyphosate en cancérogène probable, vont certainement prendre en compte cette étude pour évaluer le risque, et nous attendons des expertises qui vont venir dans les années qui viennent".

"Il faut le temps de la substitution". Les pays européens sont divisés sur la durée de renouvellement de la licence de l'herbicide le plus utilisé au monde, à travers le Roundup du groupe Monsanto, la France prônant trois ou, à la limite, quatre ans maximum. Leurs représentants se réuniront de nouveau à Bruxelles lundi. "Les négociations sont en cours" sur ce délai, a rappelé Agnès Buzyn. "Il faut le temps de trouver les substitutions (au glyphosate, ndlr), il ne faut pas mettre les agriculteurs dans une situation impossible (…) Je veux aussi qu'on soit raisonnable. Il y a aujourd'hui beaucoup de cancérogènes avérés et ils ne sont pas interdits, je pense notamment au tabac et à l'alcool. (Dans le cas du glyphosate), on est dans un cancérogène probable, il faut le temps de la substitution."