Le Front de libération national de la Corse menace de reprendre la lutte

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Le FLNC a menacé mercredi, dans un communiqué à "Corse-Matin" de reprendre la lutte. © PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP
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avec AFP , modifié à
"Si l'État français demeurait encore sourd, alors rapidement les combats de la rue d'aujourd'hui seront ceux du maquis de la nuit de demain", avertit le mouvement indépendantiste clandestin qui avait officiellement déposé les armes en 2014, au terme de quatre décennies de lutte armée marquées par plus de 4.500 attentats revendiqués.

"Si l'État français demeurait encore sourd, alors (...) rapidement les combats de la rue d'aujourd'hui seront ceux du maquis de la nuit de demain", avertit le communiqué du mouvement indépendantiste clandestin qui avait officiellement déposé les armes en 2014, au terme de quatre décennies de lutte armée marquées par plus de 4.500 attentats revendiqués. Le FLNC, le Front de libération national de la Corse, a menacé mercredi, dans un communiqué à Corse-Matin, de reprendre la lutte, devant le "déni méprisant" de l'État face aux aspirations du peuple corse, expliquant que "chez nous la révolte provoque l'insurrection".

Plus de 4.500 attentats revendiqués en 40 ans

"Si l'État français demeurait encore sourd, il ne pourra y avoir de sacrifice de la jeunesse qui n'entraîne une réaction proportionnée de notre part, et rapidement les combats de la rue d'aujourd'hui seront ceux du maquis de la nuit de demain", avertit le communiqué du mouvement indépendantiste clandestin qui avait officiellement déposé les armes en 2014, au terme de quatre décennies de lutte armée marquées par plus de 4.500 attentats revendiqués. Le groupe indépendantiste clandestin a cependant revendiqué le 1er septembre dernier une tentative d'attentat à proximité d'Ajaccio (Corse-du-Sud) visant quatre bungalows appartenant à un continental.

Estimant que ce "déni méprisant" de l'État "vient d'être porté à son paroxysme par la monstrueuse tentative d'assassinat d'Yvan Colonna à Arles", le FLNC enchaîne : "Le mépris engendre la colère, et la colère entraîne la révolte. Et chez nous la révolte provoque l'insurrection." Cette menace est intervenue le jour même de l'arrivée du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, en visite pour deux jours en Corse afin de tenter d'apaiser les tensions dans l'île depuis l'agression du militant indépendantiste corse dans sa prison, où il purgeait une peine à perpétuité pour sa participation à l'assassinat du préfet Erignac en 1998 à Ajaccio.

"Prêt à aller jusqu'à l'autonomie"

À la veille de son arrivée dans l'île, dans un entretien à Corse-Matin, le ministre avait tendu la main aux dirigeants autonomistes de l'île de Beauté en expliquant être "prêt à aller jusqu'à l'autonomie" pour la Corse. Gérald Darmanin est arrivé à Ajaccio, à la Collectivité de Corse, à 15h45. Lors de ses premiers entretiens, il doit notamment rencontrer Gilles Simeoni, le président autonomiste du conseil exécutif de Corse. Interrogé il y a quelques jours par l'AFP, le politologue Thierry Dominici, spécialiste des mouvements nationalistes, estimait que pour redescendre "le soufflet de la colère populaire" en Corse, l'État devait réagir vite.

Au sujet des émeutes en Corse de ces derniers jours, il rappelait que la violence chez les jeunes en Corse a toujours existé : "Avant, elle était nourrie par le Front de libération nationale corse. Ensuite, on a vu une période plus calme, depuis qu'il n'y a plus le FLNC. Aujourd'hui, les violences sont très comparables à celles des black blocs (jeunes militants habillés de noir qui investissent les manifestations pour en découdre avec les forces de l'ordre, NDLR) dans le sens où elles sont très organisées".