Jean Glavany défend "une seule conception de la laïcité". 2:14
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Antoine Terrel , modifié à
Au micro d'Europe 1, l'ancien ministre socialiste Jean Glavany, ardent défenseur de la laïcité, refuse de cautionner le débat actuel entre plusieurs conceptions de la laïcité, qui divise la sphère politique. "Il faut rétablir une conception unique, celle de la République", dit-il. 
INTERVIEW

Avec 48 autres personnalités, il signe une tribune dans le Journal du dimanche, dans laquelle il appelle à "porter haut l'idéal laïc". L'ancien ministre socialiste Jean Glavany, auteur de La laïcité, un combat pour la paix, est revenu, dimanche sur Europe 1, sur la controverse, ancienne, mais remise au centre du débat depuis l'attentat de Conflans-Sainte-Honorine, sur les différentes conceptions de la laïcité qui divisent la sphère politique. 

"La laïcité est une valeur complexe et subtile", explique Jean Glavany. La loi de 1905, rappelle-t-il, "est une loi de caractère libéral, mais qui dit bien que ces libertés s'exercent dans les limites de l'ordre public". La laïcité est donc un "subtil équilibre entre deux jambes : une jambe libérale et une jambe d'ordre public". 

Pour Jean Glavany, les deux conceptions antagonistes qui s'affrontent régulièrement dans le débat intellectuel, sont des conceptions "qu'ont ces hémiplégiques, ceux qui retiennent uniquement le volet libéral et oublient l'ordre public, c'est une grande partie de la gauche et de l'extrême-gauche, et ceux qui oublient le volet liberté et le respect des différences". 

"Il n'y a pas deux conceptions de la laïcité"

"Il y a ceux qui parlent des droits et jamais des devoirs, d'autres qui parlent des devoirs et jamais des droits", résume l'invité d'Europe 1. 

Or, dit encore Jean Glavany, "ces deux conceptions sont erronées", car la laïcité "fait marcher en même temps les deux jambes, sinon on est hémiplégique". "Non, il n'y a pas deux conceptions de la laïcité", martèle l'ancien ministre. Et de conclure : "Il faut rétablir une conception unique de la laïcité, celle de la République".