La vague de chaleur dans le sud de l'Europe «est la conséquence de choix politiques», déclare Manon Aubry
L'Europe connaît un épisode de fortes chaleurs impressionnant ces derniers jours avec des pics attendus à 45, voire même 48 degrés dans certains pays cette semaine. Pour l'eurodéputée La France insoumise Manon Aubry, invitée d'Europe 1 Matin lundi, cette vague de chaleur "est la conséquence de choix politiques".
Depuis quelques jours, l'Europe est victime d'une vague de chaleur importante avec des températures qui atteignent les 40 degrés par endroit . Le thermomètre pourrait même grimper jusqu'à 48 degrés dans la semaine en Sardaigne. Un climat qui s'explique par l'anticyclone appelé Cerberus, qui remonte du Sahara. Pour Manon Aubry, eurodéputée La France insoumise, invitée d'Europe 1 Matin lundi, cette vague de chaleur "est la conséquence directe de l'action politique et de l'absence de régulation aussi des industries fossiles".
"On pourrait appeler la première vague de chaleur du nom de Total"
"Quand il s'agit de catastrophes climatiques, quand on a des tornades par exemple, on leur donne un prénom. Je propose que chaque vague de chaleur, on lui donne le nom de ses responsables à commencer par les entreprises fossiles. On pourrait appeler la première vague de chaleur du nom de Total", a-t-elle déclaré. "Total fait partie des entreprises fossiles qui, à elle seule, totalise deux tiers des émissions de gaz à effet de serre dans le monde."
Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a d'ailleurs été décoré de la Légion d’honneur, à l’occasion de la promotion du 14-Juillet. "Une insulte", d'après l'eurodéputée. "Quand on est en train de suffoquer en Europe, le seul truc que trouve à faire le gouvernement, c'est de décorer un des premiers responsables [du réchauffement climatique]", a-t-elle tonné.
"C'est la conséquence du développement de l'industrie fossile"
Marc Fesneau, ministre de l'Agriculture, qui voit lui "des températures qui sont assez normales pour un été", a suscité l'ire de plusieurs experts du climat et d'une partie de la sphère politique, semblant relativiser la situation actuelle en France. "Non, ce ne sont pas des températures normales !" s'est insurgée Manon Aubry qui regrette que le chef de l'État ne prenne pas le problème à bras-le-corps. "Ce n'est pas juste une vague de chaleur, c'est la conséquence de choix politiques, du développement de l'industrie fossile, du développement du libre-échange. Si on arrêtait de faire faire trois fois le tour de la planète aux produits que l'on achète dans nos supermarchés, on n'en serait pas là", a-t-elle affirmé.
En 2021, la France a été reconnue responsable de manquements en matière de lutte contre le réchauffement climatique par le tribunal administratif de Paris.