Rassemblement national, Marine le Pen 1:22
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Guillaume Biet, édité par Mathilde Durand
Le parti d'extrême-droite est convoqué devant la justice russe pour le non-remboursement d'une dette plus de 9 millions d'euros, contractée en 2014. A l'époque, les banques françaises refusaient de prêter au Rassemblement national, qui s'est tourné vers la Russie pour emprunter de l'argent. Le délai d'un remboursement sous cinq ans est écoulé. 
ON DÉCRYPTE

C'est une convocation dont le Rassemblement national se serait bien passée. Le parti d’extrême droite va devoir s’expliquer devant la justice russe pour le non-remboursement d’une dette de plus de neuf millions d’euros. L’audience est déjà programmée : le 2 juin prochain, à 10h20 précisément devant le tribunal arbitral de Moscou. Cette dette est la conséquence d'un prêt contracté en 2014, à l'époque où le parti de Marine Le Pen cherchait des fonds pour financer ses campagnes électorales. À cette période, les banques françaises refusent de lui prêter de l'argent.

C'est donc une banque russe, la First Czech-Russian Bank qui lui a accordé un prêt, avec un taux d'intérêt à 6% assorti d’une obligation de rembourser au bout de 5 ans. C'est à dire au 23 septembre 2019. Sauf que le Rassemblement national peine à s'acquitter de ces 639.750.767 roubles, soit 9,14 millions d'euros. 

Une créance qui a changé de main

Et entre temps, la créance a changé de main : la banque russe a fait faillite et le crédit du RN a été racheté par une société de location de voitures, puis par un industriel aéronautique : la société Aviazaptchast. C’est la firme qui réclame désormais son dû, et assigne en justice le parti.

Au sein du RN malgré tout, on se dit "relativement zen", en expliquant que la procédure est normale et que le remboursement est en cours. Cette assignation vient tout de même un peu plus plomber les finances du parti d’extrême droite : la justice française a déjà saisi 2 millions d’euros. L’Etat réclame également plus de 11 millions d’euros pour des soupçons d'escroquerie et d'abus de biens sociaux lors de la campagne législative 2012.