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Le ministre de l'Intérieur a provoqué la polémique en accusant le footballeur Karim Benzema d'être en "lien notoire" avec les Frères musulmans. Invité du Grand Rendez-vous, Jordan Bardella est revenu sur le sujet. Le président du Rassemblement national a réaffirmé que l'ancien international français est "un compagnon de route de l'idéologie islamiste", tout en critiquant la "diversion" de Gérald Darmanin.

"Monsieur Benzema est en lien, on le sait tous, notoire avec les Frères musulmans." Prononcée par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, cette phrase accusant le footballeur Karim Benzema de liens avec l'organisation islamiste des Frères musulmans a rapidement fait polémique. Une accusation qui fait suite à une publication sur X (ex-Twitter) du sportif, après l'attaque du Hamas contre Israël, dans laquelle il adressait "toutes (ses) prières pour les habitants de Gaza victimes de ces bombardements injustes qui n'épargnent ni femmes, ni enfants". 

Invité du Grand Rendez-vous d'Europe 1/ CNews/ Les Échos, Jordan Bardella est revenu sur le sujet. Le président du Rassemblement national a réitéré ses propos sur Karim Benzema, réaffirmant que l'ancien international français, qui joue désormais en Arabie Saoudite, est "un compagnon de route de l'idéologie islamiste".

"Il y a des silences qui en disent long"

"J'ai suscité une petite polémique il y a quelques semaines en indiquant que Karim Benzema était un compagnon de route de l'idéologie islamiste. Je maintiens mes propos. Ce qu'on reproche à Karim Benzema n'est pas tant dans ce qu'il a dit que ce qu'il n'a pas dit", affirme Jordan Bardella, critiquant l'absence de condamnation du footballeur après l'attentat d'Arras, durant lequel Dominique Bernard, professeur de français, a été tué. Un silence qu'avait également reproché Gérald Darmanin, qui a assuré sur BFMTV qu'il retirerait ses propos si Karim Benzema "tweetait" pour "pleurer également" la mort de l'enseignant.

 

"Quand on n'a pas un mot, rien pour s'offusquer, pour condamner l'ignoble attaque terroriste et l'égorgement d'un professeur français sur le territoire de la République française à Arras, quand on n'a pas un mot pour les enfants, les femmes, les vieillards, les civils israéliens qui ont été massacrés, kidnappés, décapités, tués, assassinés par les terroristes du Hamas et qu'on vient comme une fleur une semaine après faire un tweet en s'offusquant des civils qui sont bombardés à Gaza, il y a des silences qui en disent long", a souligné Jordan Bardella.

"Pendant qu'on parle d'un islamiste expatrié, on ne parle pas des islamistes qui sont sur le territoire français"

Pour le président du Rassemblement national, le fait que "Karim Benzema refusait de chanter la Marseillaise en équipe de France, qu'à plusieurs reprises, [il] a été pris en flagrant délit d'accointances avec l'idéologie islamiste, quand il est pris en photo et qu'il se prend en photo bras dessus, bras dessous, tout sourire, avec un imam qui a été perquisitionné le matin même, quand il like sur les réseaux sociaux le post d'un sportif qui se réjouit des attentats et de la décapitation de Samuel Paty, quand il dit qu'il est heureux d'aller jouer dans un pays musulman, je le redis, il est un compagnon de route de l'idéologie islamiste."

 

Jordan Bardella a également critiqué l'attitude de Gérald Darmanin, qu'il qualifie de "gigantesque diversion". "Je ne suis pas dupe. Parce que pendant qu'on parle d'un islamiste expatrié, on ne parle pas des islamistes qui sont sur le territoire français. Je ne tomberai pas dans le panneau de Monsieur Darmanin", a-t-il ajouté, comparant le ministre de l'Intérieur à "un magicien, c'est Gérald Majax qui sort le lapin Karim Benzema de son chapeau en pensant que tout le monde va s'engouffrer dans la polémique", a conclu le président du Rassemblement national au micro du Grand Rendez-vous.