Jean-François Copé 2:29
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Mélanie Faure
Jean-François Copé a fait part de son inquiétude après la nomination de Pap Ndiaye à l'Éducation nationale, après l'annonce du premier gouvernement d'Élisabeth Borne ce vendredi. L'ancien ministre et actuel maire de Meaux a déploré une "ambiguïté" face aux principes de laïcité et d'universalité, estimant au micro d'Europe 1 que les prises de position l'historien frisent avec l'islamo-gauchisme.

L'arrivée de Pap Ndiaye à l'Éducation nationale divise. Depuis sa nomination au gouvernement, l'historien des minorités éthniques et de l'immigration fait en effet l'objet d'attaques virulentes de l'extrême droite. La raison ? Ses idées et son parcours. Pap Ndiaye est un homme très marqué à gauche, qui avait appelé à voter pour François Hollande en 2012. "Je suis évidemment inquiet de cette ambiguïté qui entoure le nouveau ministre de l'Éducation nationale", a plaidé Jean-François Copé. Il a ajouté : "S'il y a un domaine dans lequel le ministre de l'Éducation nationale en France ne doit être d'aucune ambiguïté, c'est tout ce qui touche à la laïcité et à l'universalité. Ce sont les valeurs même qui sont l'ADN du mode éducatif français."

L'ancien ministre a souligné les dangers du "communautarisme". "Qu'est-ce qui oppose le terme de Lumières ? C'est le terme d'obscurantisme. Et qu'est-ce qui aujourd'hui se manifeste dans l'obscurantisme ? C'est tout ce qui s'appelle pudiquement le communautarisme."

Une "certaine complaisance" des idées d'extrême gauche

Jean-François Copé a rappelé son combat à l'encontre des extrêmes en France. "A partir du moment où l'on est ambigu sur des sujets qui sont en réalité des moteurs du discours de l'extrême gauche... l'islamo-gauchisme, le fait de porter de l'intérêt à des mouvements dont on sait qu'ils sont animés par des objectifs de déstabilisation, disons, le mouvement woke. Derrière cela, il y a quoi ? Il y a la réalité d'un discours qui est porté par l'extrême-gauche. Or, je prétends qu'il faut combattre avec la même force les idées d'extrême droite que les idées d'extrême gauche et qu'il y a une tendance en France à considérer que sur les idées d'extrême gauche, on peut se permettre une certaine complaisance."

Le maire de Meaux s'explique au micro de Jean-Pierre Elkabbach: "Le nouveau ministre de l'Éducation nationale est quelqu'un qui, par ailleurs, est peut-être tout à fait respectable, mais il y a eu des discours ambigus sur ces sujets. A contester, par exemple les mouvements islamo-gauchistes dans l'université."

L'extrême-droite monte au créneau

Depuis la nomination de Pap Ndiaye au gouvernement, les critiques fusent. Eric Zemmour l'a qualifié d'"intellectuel indigéniste, wokiste, obsédé par la race". Pour la leader du Rassemblement national, Marine Le Pen, il "défend l’indigénisme, le racialisme à la tête de l’Éducation nationale, est un choix terrifiant". 

Pap Ndiaye peut toutefois compter sur le soutien du gouvernement d'Élisabeth Borne. "C'est quelqu'un qui croit aux valeurs de la République", a soutenu la nouvelle Première ministre dans son interview au 20h de TF1 vendredi soir.