Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'état aux transports
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Cédric Chasseur , modifié à
Lucide face à une grève "qui aura lieu" le 5 décembre prochain, Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'Etat chargé des transports, ne veut pas comparer ce mouvement à celui de 1995. Trois semaines de grève avaient alors fait plier le gouvernement d'Alain Juppé. 
INTERVIEW

Une situation "pas tout à fait comparable" à celle de 1995. Jean-Baptiste Djebbari se refuse à toute comparaison au moment où la reforme des retraites est fortement contestée et où l'hypothèse d'un plan B émerge déjà. Même si le secrétaire d'État en charge des transports reconnaît que la grève du 5 décembre "aura bien lieu", il n'y a pas de similitude selon lui avec le mouvement qu avait fait plier le gouvernement d'Alain Juppé il y a 24 ans, sur ce même sujet. Déjà "parce qu'il y a une loi de 2007 qui permet de mieux prévoir le service parisien" dans les transports. Et parce qu'il existe aujourd'hui des solutions pour travailler à distance, comme "le télétravail", souligne-t-il. 

L'objectif du gouvernement : faire baisser l'anxiété

Jean-Baptiste Djebbari reconnaît un certain stress dans les rangs de la RATP ou de la SNCF au moment d'évoquer la réforme des retraites, et d'éventuelles modifications de leurs régimes spéciaux. "Mon rôle, c'est de faire baisser ce niveau d’anxiété et d'apporter des réponses concrètes", estime-t-il. En pleine consultation, secteur par secteur, le secrétaire d'État aux transports propose d'ailleurs "un grand débat au sein de la RATP". Mais un rendez-vous prévu jeudi avec la CGT, n'a pas été honoré par le syndicat, preuve que cette main tendue pourrait avoir du mal à trouver preneur… 

"Ne pas mettre 80 ans à mettre en place" cette réforme

Malgré cet appel à la grève du 5 décembre et ces premiers signes d'opposition, le gouvernement maintient le cap. "La peur est toujours mauvaise conseillère en politique", avance Jean-Baptiste Djebbari, qui défend une "grande reforme sociétale". "Nous devons converger vers un système plus équitable à l'égard des jeunes générations." La piste d'une mise en oeuvre de la réforme plus tardive, seulement pour les Français nés après 1973, ne semble d'ailleurs guère plaire au secrétaire d'État qui dit tout de même "ne pas fermer la porte" à cette hypothèse. Mais il ne souhaite pas "mettre 80 ans à mettre en place une réforme des retraites"…