Deux Français sur trois ne se sont pas rendus aux urnes dimanche dernier, pour le premier tour des régionales. 0:32
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Damien Mestre et Zoé Pallier, édité par Ugo Pascolo
À Marseille ou au Touquet, de nombreux Français rencontrés par Europe 1 ne comptent pas se déplacer dans les bureaux de vote ce dimanche, pour le second tour des élections régionales. Certains assurent même ne pas être au courant qu'ils sont appelés aux urnes pour voter.

"Des élections ? Je ne suis pas au courant...". À Marseille, comme partout dans l'Hexagone, les Français ne se sont pas déplacés massivement pour voter dimanche dernier pour le premier tour des élections régionales et départementales, puisque l'abstention a atteint un niveau historique à 66,72%. À côté de la gare Saint-Charles, où Redouane prend un verre avec des amis en terrasse, ce n'est clairement pas le sujet de conversation.

"Ça ne sert à rien"

Ce dernier n'est même pas au courant que le premier tour a eu lieu la semaine dernière, et que le second se tient ce dimanche. Et si la plupart des Marseillais rencontrés par Europe 1 savent tout de même qu'un scrutin se tient, ils ne se sentent pas concernés pour autant. À l'instar de Karim qui "ne voit pas l'intérêt".

"Franchement, on voit tous les ans la même chose. Moi, je m'en fous, je ne vote plus. Je l'ai fait pour les présidentielles mais après, tout ce qui est régionales etc, ça ne sert à rien." Un sentiment que partage également Cédric qui préfère "fêter l'anniversaire de sa fille". Pourtant, il s'est bel et bien déplacé la semaine dernière, mais il "en a marre de voter à contrecœur". Il va donc se contenter de regarder la soirée électorale.

Mais il y a tout de même certaines personnes qui comptent faire le devoir citoyen, comme Guillaume, un étudiant de 22 ans qui a fait le trajet Paris-Marseille spécialement pour voter. "J'essaie de voter à toutes les élections autant que possible."

"Ils magouillent entre eux !"

Le désintérêt pour les régionales n'est pas spécifique à la cité phocéenne, loin de là : deux Français sur trois ne se sont pas rendus aux urnes dimanche dernier. Même au Touquet, le repaire familial d'Emmanuel Macron, trouver une personne qui va voter n'est pas évident. Car si certains ont un empêchement, la procuration est loin d'être un réflexe. "Si j'avais eu quelqu'un de confiance je l'aurais faite, mais ce n'est pas le cas", confie un passant. "Il faut aller au commissariat, c'est trop compliqué", peste une autre.

Et si la plupart des personnes croisées par Europe 1 disent qu'elles votent, certains, comme Anne-Lise, avouent que ces élections ne les intéressent pas. "C'est vrai que pour les régionales j'ai fait un peu moins d'effort." 

Au-delà de l'enjeu de ces régionales, il y a aussi pour beaucoup une forme de désillusion. C'est notamment le cas pour Dominique et Joëlle, deux retraitées qui ne se sont pas embêtées à faire une procuration. "On vote pour quelqu'un et ils magouillent entre eux !" lâchent-elles. "Ça ne sert à rien qu'on aille voter, ce n'est pas la peine. On vote mais on se demande ce qui change, c'est toujours les mêmes." Une lassitude qui risque fort de se traduire encore ce dimanche dans les urnes.