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Antoine Terrel , modifié à
Invité mardi d'Europe 1, le patron des sénateurs LR a défendu sa proposition de loi pour interdire les listes communautaires aux élections. 
INTERVIEW

Sa proposition divise la classe politique. Vendredi, la patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a déposé une proposition de loi pour lutter contre les listes communautaires. Invité mardi d'Europe 1, l'élu de Vendée a défendu sa proposition et estime qu'en démocratie, "il n'y a pas de place pour ceux qui combattent les principes de la République".

Le texte vise notamment à empêcher le dépôt de listes ou le financement de candidats menant une "campagne communautariste" et soutenant des revendications "fondées sur l'origine ethnique ou l'appartenance religieuse", selon l'exposé des motifs. Concrètement, le matériel électoral devra bannir toute revendication communautariste, et le préfet pourra "faire procéder au retrait des affiches" contrevenant à ce principe, précise la proposition de loi. L'élu aura aussi "obligation de respecter les valeurs de la République".

"Erdogan ne peut pas activer des partis politiques en France"

Reçu mardi par le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, Bruno Retailleau rappelle que notre droit "n'est pas muet sur le communautarisme", citant notamment la jurisprudence du Conseil constitutionnel, qui, en 2006, a statué que la laïcité constituait "l'ADN de notre République". Selon le sénateur, son texte se fonde également sur le principe de souveraineté nationale. Le président turc Recep Tayyip Erdogan "ne peut pas activer des partis politiques en France, qui ne sont que le faux-nez de l'AKP en Turquie", estime Bruno Retailleau. 

Mais si cette proposition de loi était votée, qu'adviendrait-il de formations politiques comme le Parti breton ou le mouvement du président de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni ? Ces listes "ne menacent pas la laïcité française", fait valoir Bruno Retailleau, selon qui le communautarisme est "le fait de privilégier une catégorie de Français à raison de l'origine ethnique et religieuse". 

"Demain, ce sera trop tard"

"Notre constitution ne reconnaît que ceux qui se reconnaissent dans les valeurs de la République et de notre démocratie", martèle Bruno Retailleau, estimant que, face aux listes communautaires, "il vaut mieux prévenir que guérir". Et d'ajouter : "Ou on mène le combat contre ceux qui demain, vont menacer notre liberté, ou on capitule. Je ne veux pas capituler." 

"Il n'y pas de place pour ceux qui combattent notre démocratie", dit encore le patron des sénateurs LR. "Aujourd'hui, ils menacent quelques communes, mais demain, ce sera trop tard. Et si on laissait passer ces gens-là, il y aurait des violences en France."